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Lutte anticorruption: l’OCRC révèle des mesures coercitives, mais soulève des questions sur l’ampleur des condamnations

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 L’Office central de répression de la corruption (OCRC), l’organisme chargé de répertorier les affaires liées à la corruption en Algérie, a rendu public son bilan d’activité couvrant la période 2020-2024. Ce rapport met en lumière l’intensité des mesures conservatoires prises par l’Office, tout en invitant à une analyse nuancée des résultats au regard des enjeux nationaux.

Selon les données communiquées par l’OCRC, la période de quatre ans a été marquée par la centralisation de 5309 signalements de corruption. Ces signalements ont donné lieu au traitement de 68 affaires au total, un chiffre qui représente un faible pourcentage des alertes reçues, soit environ 1,28%.

L’arsenal coercitif pleinement mobilisé

L’aspect le plus frappant de ce bilan réside dans l’application de mesures coercitives. Dans le cadre des enquêtes menées, l’OCRC a émis pas moins de 159 ordonnances d’interdiction de quitter le territoire national (ISTN). Cette mesure, visant à prévenir la fuite des personnes impliquées dans des affaires de corruption, confirme la volonté des autorités de maintenir sous contrôle judiciaire les suspects de haut niveau, une constante de la lutte anti-corruption depuis 2019.

L’impact financier des investigations est également notable : 33 ordonnances de gel des comptes et des transactions bancaires ont été émises. 16 ordonnances de saisie de biens immobiliers ont été prononcées.

Enfin, un total de 2048 réquisitions ont été lancées à travers le territoire national pour les besoins des enquêtes. Ces chiffres témoignent de l’engagement de l’OCRC à frapper au portefeuille les présumés coupables et à mettre sous séquestre les avoirs illicites.

​Une efficacité répressive à interroger

Si l’arsenal des mesures conservatoires (ISTN, gels, saisies) est impressionnant, le faible nombre de dossiers traités et les données manquantes dans le rapport invitent à une analyse critique.

​Avec seulement 68 affaires traitées sur plus de 5000 alertes, on est en droit de s’interroger sur la capacité de l’Office à gérer le flux des signalements ou sur la qualité et la recevabilité de la majorité des informations transmises.

La disproportion entre les signalements et les affaires effectivement traitées pourrait indiquer un goulot d’étranglement institutionnel, ou potentiellement le filtrage d’affaires jugées non prioritaires ou non fondées.

De plus, pour un bilan couvrant quatre années d’activité, les chiffres publiés mettent l’accent sur la phase d’instruction et les mesures d’urgence, mais n’apportent aucune indication sur le nombre de jugements définitifs, le total des peines prononcées, ou le montant global des fonds et des biens recouvrés et confisqués au profit du Trésor public. Or, l’efficacité réelle de la lutte anti-corruption se mesure in fine au nombre de condamnations et à la restitution effective des richesses détournées à la collectivité.

En conclusion, le bilan 2020-2024 de l’OCRC confirme une approche répressive vigoureuse, notamment à travers les interdictions de voyager et les saisies d’avoirs. Néanmoins, pour que le combat contre la corruption soit perçu comme étant véritablement systémique et non comme une simple purge sélective, l’Office devra, dans ses rapports futurs, fournir des données plus transparentes sur l’aboutissement judiciaire des affaires traitées.

La crédibilité des institutions anti-corruption algériennes dépend d’une plus grande clarté sur le passage de la phase d’enquête à celle de la condamnation.

Sofiane Ayache

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