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Macron et son discours sur le traumatisme d’Israël

Macron

Le discours tant attendu d’Emmanuel Macron débute par une très longue introduction sur le traumatisme d’Israël du 7 octobre. Je me suis demandé s’il était venu pour reconnaître l’Etat de Palestine ou celui d’Israël dans ses nouvelles frontières englobant Gaza et la Cisjordanie.

Un véritable plaidoyer pour que l’histoire des malheurs d’Israël cesse. Pas une seule fois le mot de génocide n’a été prononcé. Un silence sur un mot que venait de déclarer une commission de l’ONU, celle rattachée à l’organisation dans laquelle il se trouve.

Son anaphore, il est temps de …, a longuement concerné l’absolu nécessité que le drame israélien finisse et qu’elle vive à côté du peuple palestinien. Ah, enfin, le voilà sur le drame palestinien. Mais ce dernier n’a pas été massacré par un génocide, non, seulement par une souffrance infligée à un peuple qui connait la faim, la mort et le déplacement contraint.  

Mais j’ai entendu encore plus horrible et insultant. Avant d’en arriver là, il avait commencé par l’inventaire du 7 octobre. Sont cités, à l’unité près pour chaque catégorie, les tués, les blessés et les otages. Je me suis dit qu’il avait oublié la virgule dans ses précisions. Mais encore plus, il avait oublié le nombre de smartphones cassés et de plaies pendant la fuite.

Le nombre de palestiniens morts, blessés et condamnés à la barbarie n’est jamais mentionné et encore moins pour les smartphones disparus. Ses conseillers n’ont pas trouvé les statistiques.

Il a reconnu l’Etat de Palestine, c’est bien. Mais des dizaines de milliers de morts sont maintenant dans les morbides statistiques, on attendait qu’ils ressuscitent pour applaudir. Le flot des victimes des décennies précédentes n’ont pas pu venir le féliciter pour son acte, la salle était trop petite pour les accueillir. 

Il a reconnu l’Etat palestiniens, 145 états de ce monde sur 193 représentés à l’ONU l’avaient bien avant. Et dix autres l’ont fait en même temps, ce qui remet les choses à leur juste dimension.

Oui, les membres de l’ONU sont maintenant quasi entièrement alignés sur cette décision tardive mais qui a mis 80 ans pour son accouchement.

Reste maintenant l’étape de lui accorder un siège à l’ONU. Ce sera fait lorsque les poules auront des dents car la procédure passe par le Conseil de sécurité et là, on a trop vite oublié que le véto d’un seul homme met les 145 pays au rang de participants invités au spectacle des affaires du monde.

Hier, Israël a été réconforté dans sa reconnaissance pour sa légitimité et son traumatisme du 7 octobre. Pour le génocide, Macron attend toujours la décision des juristes pour la qualification de génocide afin de se prononcer.

Ils se sont pourtant prononcés dans le monde et dans le rapport de l’ONU. Mais Macron attend la réponse des juristes d’Israël pour définitivement se décider. 

Boumediene Sid Lakhdar

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