En conférence de presse au G20 de Johannesburg, Emmanuel Macron a évoqué une possible relance des relations franco-algériennes. Tout en reconnaissant une situation » insatisfaisante » de part et d’autre, le président français mise sur une reprise progressive du dialogue, fondée sur le « respect » et « l’exigence ».
On est donc loin des déclarations enflammées. Les liens se fond recoudre avec des trésors de prudence non dénuée de méfiance décidément. En marge de l’ouverture du Sommet du G20 à Johannesburg, Emmanuel Macron s’est exprimé sur la perspective d’une reprise des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Interrogé sur l’absence d’Abdelmadjid Tebboune a ce Sommet auquel il devait participer et sur l’état du dialogue bilatéral, le président français a défendu une approche méthodique et dédramatisée.
Emmanuel Macron a rappelé que la relation reste prise en étau entre les agendas politiques internes des deux pays : « Beaucoup veulent transformer le lien franco-algérien en un sujet de politique domestique. Si l’on laisse ces logiques de part et d’autre faire l’agenda, on n’avance pas. » Le président français s’adresse là à la droite et l’extrême droite qui ont fait de la question algérienne leur mantra politicien pour gagner les faveurs d’un électorat anti-immigration.
Le chef de l’État français revendique une méthode constante fondée sur le « respect et l’exigence ». Le respect, conseille-t-il, parce qu’« on n’obtient rien en insultant son interlocuteur » ; l’exigence, parce que la situation demeure insatisfaisante sur plusieurs dossiers — sécurité, migrations, économie. On est là bien loin des déclarations comminatoires de son ancien ministre de l’Intérieur, un certain Bruno Retailleau.
Le président français a confirmé avoir lancé, « il y a plusieurs semaines », un processus de reprise technique du dialogue : réunions entre directeurs d’administration, consultations entre secrétaires généraux des affaires étrangères, puis rencontres ministérielles à venir.
Selon lui, ces mécanismes commencent à produire des « premiers résultats », citant notamment la réouverture de la Voie mécanique.
Echaudé, Emmanuel Macron appelle néanmoins à la prudence et à la constance : « Il faut de l’humilité et du respect. C’est un sujet que nous devons régler, au moment où les conditions seront réunies pour obtenir des résultats. »
Une manière d’indiquer que la normalisation du dialogue politique dépendra de ces avancées préalables — et qu’elle ne peut être précipitée. Très affaibli à l’intérieur, Emmanuel Macron joue le démineur et la prudence. Long sera manifestement le sentier de la normalisation des relations entre les deux capitales.
La rédaction

