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mercredi 1 octobre 2025
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Madagascar : DJ président et roi de carnaval !

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À Madagascar, on survit avec deux dollars par jour : assez pour acheter un pain sec, pas pour construire un avenir. Deux dollars pour manger, se soigner, respirer.

Pendant ce temps, le président Andry Rajoelina dépense des milliards d’ariary pour célébrer son investiture. Le pays n’a pas d’électricité, mais il a eu droit à un feu d’artifice : un spectacle de lumière jeté au ciel, pendant que les maisons s’éclairent à la bougie.

2025. Antananarivo vit au rythme des coupures : l’eau coupée, la lumière coupée, l’espoir coupé… Mais au palais, on branche les enceintes. Au lieu d’installer des transformateurs, le président installe des buffets. Il ne gouverne pas, il mixe : misère au quotidien, champagne en coulisses.

Le 25 septembre, la jeunesse dit basta. La génération Z, fatiguée des discours réchauffés, descend dans la rue : « Eau, lumière, transparence ! » Rien de révolutionnaire : juste réclamer le minimum vital. Le gouvernement répond par son langage habituel : silence, puis brutalité.

Couvre-feu à 19 heures, comme si tout un pays devait passer au lit avant le journal du soir. Gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc, journalistes tabassés, manifestants blessés. Cinq disparus. Pendant ce temps, la colère se défoule : maisons de politiciens pillées, commerces incendiés. Quand on réduit une nation à deux dollars, on récolte une explosion.

Pris de panique, le pouvoir jette le ministre de l’Énergie en pâture. Un fusible, rien de plus. Mais la panne est politique : un régime qui choisit l’apparat au lieu de l’essentiel, la fête au lieu de l’eau potable.

Et dans cette tempête, un symbole surgit : un drapeau pirate coiffé d’un chapeau de paille. Le peuple s’invente un emblème avec trois fois rien, pendant que le président dilapide des fortunes pour son décor. D’un côté, la débrouille et la créativité. De l’autre, l’arrogance d’un pouvoir qui se prend pour Versailles mais ressemble à une fête foraine.

Et Rajoelina ? Absent. À New York, devant l’ONU, il parle de paix mondiale. Ici, le peuple s’éteint ; là-bas, il brille sous les projecteurs. Président-DJ en tournée internationale, chef de carnaval à temps plein.

On peut gazer une foule, mais pas éteindre une génération. Madagascar vacille, mais sa jeunesse se lève, brandissant son drapeau pirate. Face à elle, un président qui se rêve en roi, mais dont la couronne n’est plus qu’un chapeau de paille verni, prêt à se consumer au premier souffle.

Zaim Gharnati

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