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Maghreb Emergent et Radio M. fermés

Les locaux de Maghreb Emergent et Radio M., les deux derniers poils à gratter du clan Tebboune, sont fermés par les autorités.

Voilà une des dernières réalisations à mettre dans le triste bilan d’Abdelmadjid Tebboune. C’est menotté que le journaliste Ihsane El Kadi a assisté à la perquisition des locaux de ces deux médias samedi.

Le système préfère les plumes larbines, celles prompts à changer de peau au moins mouvement de cils. La presse libre lui est insupportable parce qu’elle lui renvoie au visage ce qu’il est. Son autoritarisme.

La mise sous scellés de ces deux médias acte la fin de toute possibilité de débattre en Algérie. Radio M. était l’un des derniers espaces demeurés libres. Il ne reste plus en Algérie que Berbère Télévision pour donner la parole à l’opposition et à évoquer la question des violations des libertés dans le pays.

Tout a commencé au printemps 2020 par le blocage des sites sous Ammar Belhimer, la fermeture de journaux, de chaînes de télévision et de bureaux de médias internationaux, le sabordage du quotidien Liberté, voilà qu’il s’en prend à deux derniers espaces de liberté.

Ne faut pas remonter encore plus loin dans le temps et rappeler que Le Matin, l’un des fleurons de la presse indépendante, a été fermé d’autorité par Bouteflika et son directeur, Mohamed Benchicou, emprisonné pendant 2 ans parce qu’il gênait ? C’est pour dire que ceux qui dirigent le pays ont du mal à s’accommoder avec la liberté de la presse. Elle est leur cauchemar. D’où son démantèlement comme une priorité pour gouverner en « paix ».

Avec la mise sous scellés de ces médias, la présidence enfonce les derniers clous du cercueil qui porte les fondements de la liberté d’expression. Il n’y a absolument à attendre de responsables qui ferment des journaux et embastillent les opposants et journalistes.

Comme si les 240 détenus d’opinion, les interpellations quotidiennes de citoyens et la saturation des tribunaux par les procès d’activistes ne suffisaient pas, la présidence s’est employée à neutraliser tous les espaces de débats, en criminalisant la pratique politique et la liberté de la presse. Incapable de convaincre, elle a choisi la gouvernance par la répression, le harcèlement de la société et le maintien d’un état de tension permanente.

C’est là une partie du sombre bilan des 3 années de la présidence de Tebboune.

L.M.

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