Derna, à l’est de la Libye va, désormais, rester la sale conscience de ce qu’on a appelé jusque-là, le Maghreb arabe.
Les Berbères qui, de tous temps, ont résisté aux envahisseurs se font, aujourd’hui, avaler par les eaux. Celles qui tombent du ciel ou les autres. Celles qui jaillissent de la terre.
Cette terre devenue infertilité.
Bientôt, des hordes entières d’hommes et de femmes désespérés mourront étouffés par leurs propres larmes.
La Libye, martyr, vit dans la déchirure dessinée par l’OTAN depuis plus de deux décennies.
A présent, cet Occident militarisé jouit en comptant mentalement le nombre de fosses communes creusées par la tempête Daniel.
Les télés de nos voisins du nord de la Méditerranée nous décrivent les cent nuances d’ocre qu’offrent les plages du sud à leurs riverains affamés.
Quel spectacle !!!
Entre morts, blessés et disparus, l’arithmétique toussote.
Impossible de faire les comptes de ce qu’ont laissés les torrents d’eau ou de sang.
A Marrakech et toutes les provinces environnantes, on comptabilise les ensevelis, prisonniers du Toub ou de tadelakhat (enduit traditionnel).
Des milliers de nord-africains viennent de nous quitter.
Pourquoi ?
Parce que ce monde régi par l’argent est et restera fou.
Dominant !
Meziane Ourad