Sitôt nommé, sitôt débarqué. C’est la navrante situation vécue par Mohamed Cherfaoui, cadre depuis 2004 à la Maison de la culture Mouloud Mammeri et où il a assuré, depuis de nombreuses années, le grade de chef de service animation culturelle et artistique.
Nommé le 10 février 2023, au poste de directeur de cet établissement culturel, Mohamed Cherfaoui a été prié, 4 jours après, de céder sa place. Et, ce, après avoir été installé dans ses nouvelles fonctions par la directrice de wilaya de la culture et des arts, Nabila Goumeziane, en présence du personnel et d’une directrice du ministère de la Culture et des Arts.
Une mise de fin aux fonctions aussi rapide, brutale qu’inattendue et qui a intrigué plus d’un.
A commencer par le concerné lui-même qui n’arrive pas comprendre les raisons de ce rétropédalage qui vient d’être opéré par les services du ministère de la Culture et des arts. Moins d’une semaine après avoir notifié la nomination au poste de directeur, laissé vacant depuis deux années après le départ de Djamel Ben Ahmed, Mohamed Cherfaoui a été destinataire de la décision lui intimant l’ordre de revenir à son ancien poste de la part de la même tutelle ministérielle. Un vrai pataquès aux conséquences désastreuses pour le premier concerné au moins.
A Tizi-Ouzou, particulièrement, dans le secteur de la culture et des arts, l’étonnement est à son comble, et les supputations vont bon train sur les raisons qui ont poussé l’administration de Mme Mouloudji, ministre de la Culture et des arts à revenir sur une décision de nomination à un poste supérieur d’un cadre dont les compétences et les références universitaires, (il est licencié en sciences politiques) lui permettent en toute légalité d’accéder à la fonction de chef d’établissement. « D’autant plus que Mohamed Cherfaoui a été recommandé auprès de qui de droit au niveau du ministère de la Culture des arts par une personnalité jouissant d’une grande crédibilité auprès des institutions et il a déposé en mains propres le CV de l’intéressé », nous dit un cadre du secteur de la culture de Tizi-Ouzou qui a requis l’anonymat.
Le mystère reste donc entier quant aux raisons de ce déboulonnage à la vitesse grand V.
Dans les couloirs de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, il se murmure que le malheureux ex-néo-directeur est victime d’un « coup fourré » dont beaucoup devinent l’origine. « Un rapport défavorable a été adressé au ministère de tutelle de l’intérieur même de la direction de la culture et des arts de Tizi-Ouzou ».
En off, on soupçonne une personne influente au sein de ladite administration d’avoir manigancé, en actionnant ses réseaux pour destituer un cadre dont elle n’a pas adoubé la promotion à la tête d’un établissement sur lequel elle veut étendre son influence et que l’ex-nouveau responsable connaît très bien et dont il maîtrise les arcanes et le fonctionnement. Une «maison» que M. Cherfaoui fréquente depuis 2004 et où il s’est forgé une expérience aux côtés des responsables qui s’y sont succédé.
Samia Naït Iqbal