Le Maroc ne serait plus prêt à accueillir l’imam marocain Hassan Iquioussen, que la France veut expulser. Le prédicateur, mis en cause pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République, est actuellement en fuite. Il pourrait se trouver en Belgique.
L’imam Hassan Iquioussen est en cavale dans la nature depuis quelques jours. Il y a un mois, le Maroc délivre un laissez-passer consulaire, un document qui permet l’expulsion par la France de l’imam Hassan Iquioussen. Mais jeudi, une source proche du dossier indique à l’AFP que ce laissez-passer a été suspendu. Une suspension qui serait justifiée par le caractère « unilatéral » de la décision d’expulsion et une absence de concertation.
Le Conseil d’État français a donné ce mardi son feu vert à l’expulsion de l’imam de 58 ans, né en France, de nationalité marocaine, dont la chaine Youtube est suivie par 178 000 abonnés. L’institution estime que ses discours antisémites et son discours systématique sur l’infériorité de la femme constituent des actes de provocation à la haine. Le ministre français de l’Intérieur a fait de l’imam Iquioussen un emblème de la lutte contre ceux qu’il qualifie de « séparatistes ».
Gérald Darmanin a précisé jeudi qu’il serait interpellé et placé en centre de rétention administrative, s’il revenait en France. Pour l’heure, le prédicateur, qui réside près de Valenciennes, dans le nord de la France, est introuvable. Il pourrait se trouver en Belgique, ce qui signifie qu’il aurait quitté la France de son plein gré, appliquant lui-même l’arrêté d’expulsion de la justice française. Une situation qui crée beaucoup d’interrogations juridiques.
« Il n’est pas en fuite »
Aux yeux de la loi, l’imam ne serait pas un délinquant, selon le juriste Serge Slama. Ce professeur en droit public à l’Université Grenoble-Alpes, insiste aussi sur ce point et envisage les différents scénarios pour la suite de cette affaire.
D’ailleurs, selon Christine-Laura Kouassi, porte-parole du ministère belge de la Justice, « actuellement, M. Iquioussen n’est pas repris dans la base de données de la police belge comme personne recherchée ». « Ce monsieur ne fait donc pas l’objet d’un avis de recherche judiciaire ou administrative belge », a-t-elle ajouté.
Avec RFI