Mohammed VI, le roi du Maroc, appelle ses sujets à ne pas effectuer le sacrifice de l’Aïd al-Adha aura des répercussions directes sur le marché de la viande au Maroc.
Dans son message au peuple, diffusé par le ministre marocain des dotations et des affaires islamiques Ahmed Tawfiq, le roi a affirmé qu’il est soucieux de fournir au peuple tout ce dont il a besoin pour accomplir ses devoirs religieux, mais « notre souci de vous permettre d’accomplir ce rituel religieux dans les meilleures conditions s’accompagne du devoir de prendre en compte les défis climatiques et économiques auxquels notre pays est confronté et qui ont conduit à une baisse significative du nombre de têtes de bétail ».
Dans son appel, le souverain marocain a ajouté : « Compte tenu du fait que l’Aïd al-Adha est une Sunna confirmée lorsque c’est possible, le fait de l’accomplir dans ces circonstances difficiles causera un réel préjudice à de larges segments de notre peuple, en particulier ceux dont les revenus sont limités. »
Il a conclu en disant : « Nous appelons nos concitoyens à ne pas accomplir le rituel du sacrifice de l’Aïd al-Adha cette année. »
Cette mesure a, selon plusieurs observateurs de la société marocaine, ses raisons économiques. La paupérisation y est pour quelque chose. L’appel du roi s’inscrit dans un contexte de crise du cheptel pendant lequel les non seulement maquignons tirent leur épingle du jeu, mais aussi et surtout les gros propriétaires de troupeau qui font monter aussi les enchères.
En filigrane en même temps, le roi, assis sur une richesse insolente tout de même, vise soulager financièrement les familles marocaines les plus modestes qui seraient amenées autrement à se saigner les veines pour respecter cette fête de l’Aïd. Habituellement, près de six millions de têtes de bétail, sont sacrifiées à l’occasion de cette fête. C’est dire son importance.
Yacine K.