Le député insoumis, Sébastien Delogu, annonce sa candidature et rassemble déjà une partie de la gauche marseillaise, dans un contexte politique marqué par rivalités et tensions.
Le député de la France insoumise Sébastien Delogu entre officiellement dans la bataille pour la mairie de Marseille. Ce dimanche 16 novembre, les militants insoumis se sont réunis à la Belle-de-Mai pour une « assemblée communale » qui a validé sa tête de liste.
L’élu a confirmé sa candidature à l’AFP, se présentant comme le porte-voix des quartiers nord et affirmant vouloir « remettre le pouvoir entre les mains du peuple ». Son objectif : tourner la page des pratiques clientélistes et des magouilles qui, selon lui, ont trop longtemps pesé sur la ville. Avec cette annonce, Delogu devient le premier candidat officiellement déclaré à gauche, et pose d’emblée les jalons de sa campagne.
Le mouvement prend de l’ampleur avec le soutien de Sébastien Barles, adjoint écologiste suspendu d’EELV, et de son collectif Vaï. Les deux se rapprochent de Delogu tout en critiquant la majorité municipale dirigée par Benoît Payan, qui n’a pas encore indiqué s’il briguerait un second mandat. Ce ralliement illustre un phénomène marseillais bien connu : la politique locale oscille entre convictions et opportunisme, alliances temporaires et jeux d’influence.
Le parcours de Delogu n’est pas exempt de controverses. Il a été condamné en début d’année pour violences sur deux fonctionnaires lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, et son domicile a été perquisitionné en mai dans le cadre d’une enquête pour vol et recel de documents liés à un conflit social. Ces dossiers judiciaires pourraient peser sur sa candidature, mais son enracinement dans les quartiers populaires et son image de député actif semblent consolider sa base.
Cette entrée en lice marque le lancement officiel de la compétition à gauche, dans une ville où rivalités, ambitions personnelles et enjeux sociaux façonnent autant que les programmes municipaux. Les prochains mois s’annoncent stratégiques : alliances, ruptures et calculs électoraux vont se succéder, alors que la campagne se dessine déjà tendue et incertaine.
Marseille, fidèle à son histoire politique complexe, offre un tableau où déclarations publiques et jeux de coulisses se superposent à chaque coin de rue. L’arrivée de Delogu change la donne : il installe d’emblée un climat de confrontation et pose la question d’une possible alternance dans la cité phocéenne.
Djamal Guettala

