17.7 C
Alger
mercredi 15 octobre 2025
AccueilIdéesMarseille : face à la montée du racisme, un collectif d’associations dit...

Marseille : face à la montée du racisme, un collectif d’associations dit « stop » à la stigmatisation

Date :

Dans la même catégorie

Coût des Accords franco-algériens : deux milliards d’euros, selon un rapport

En France, deux députés du camp présidentiel ont dévoilé...

Gaza : la France n’apprend pas de son histoire coloniale

Nous, Franco-Algériens, avons choisi de quitter l’Algérie pour poursuivre...

Le prix Nobel de la guerre !

Évoquer aujourd’hui une quelconque position anti-impérialiste, c’est parler dans...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

À Marseille, plusieurs associations locales ont décidé de briser le silence et de s’élever contre la stigmatisation dont sont victimes leurs communautés. Cette mobilisation intervient dans un contexte inquiétant : entre janvier et mai 2025, les actes antimusulmans ont augmenté de 75 % selon le ministère de l’Intérieur.

Les signataires de la pétition Stop à la stigmatisation, pour la plupart Français nés de parents immigrés, dénoncent un climat de racisme ordinaire et institutionnel, ainsi que des discriminations systémiques touchant l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation et à la santé.

Dans leur manifeste, ces citoyens revendiquent une République plus égalitaire, plus fidèle à ses valeurs et à sa justice, ainsi qu’une représentation plus fidèle des populations marseillaises dans les instances politiques et décisionnelles. Pour eux, la lutte contre le racisme passe autant par la mobilisation citoyenne que par des mesures concrètes et institutionnelles.

Cette initiative collective fait écho à plusieurs incidents récents, qui ont choqué la communauté. Abdelkader Hagoug, 68 ans et ancien président de Cesam, raconte sa réaction après avoir entendu, en septembre dernier, un élu local faire des propos stigmatisants ciblant son prénom et, par extension, sa communauté. « Je suis intégré, ancien fonctionnaire, et pourtant je n’ai pas à subir ce type d’attaques. Je ne peux plus rester silencieux », confie-t-il. À ses côtés, Soraya Larguem, fille d’un ancien militant du FLN et présidente de l’association Le meilleur est Avenir, déplore l’inscription « Mort aux Arabes » sur la porte d’un bureau public, rappelant des épisodes historiques de violence raciale à Marseille, comme les ratonnades des années 1970 ou la répression policière de la manifestation du 17 octobre 1961.

Les menaces de mort visant le maire Benoît Payan, proférées sur les réseaux sociaux, et les déclarations de certaines figures politiques locales, qui flirtent avec des positions proches de l’extrême droite, ont également renforcé le sentiment d’un climat nauséabond. Pour Zoubida Meguenni, militante associative et responsable du collectif Passerelle franco-algérien, « nous avons connu l’espoir avec la marche pour l’égalité de 1983. Aujourd’hui, le climat est devenu pesant et inquiétant ».

Le manifeste publié par le collectif détaille plusieurs propositions concrètes pour lutter contre le racisme systémique. Parmi elles : l’enseignement d’une mémoire partagée sur l’histoire de la colonisation et de l’immigration dans toutes les écoles, la promotion de projets valorisant la double culture, ainsi que la création d’instances permanentes de contrôle à l’échelle municipale, départementale, régionale et nationale.

Ali Amouche, membre du collectif Passerelle, souligne l’importance de cette prise de parole collective : « Pendant des années, nous avons subi propos et actes racistes. Aujourd’hui, nous devons exister collectivement pour avoir le droit d’exister individuellement ».

Au-delà de la défense des individus, cette mobilisation traduit une volonté plus large : celle de protéger la cohésion sociale et les valeurs républicaines, en rappelant que le silence face à la stigmatisation et aux discriminations n’est plus une option. Les associations marseillaises entendent ainsi rappeler que la lutte contre le racisme passe par l’action, l’engagement et la visibilité de celles et ceux qui refusent d’être réduits à des clichés ou à des injures.

Mourad Benyahia 

Dans la même catégorie

Coût des Accords franco-algériens : deux milliards d’euros, selon un rapport

En France, deux députés du camp présidentiel ont dévoilé...

Gaza : la France n’apprend pas de son histoire coloniale

Nous, Franco-Algériens, avons choisi de quitter l’Algérie pour poursuivre...

Le prix Nobel de la guerre !

Évoquer aujourd’hui une quelconque position anti-impérialiste, c’est parler dans...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici