11.9 C
Alger
Accueil360°Marseille marche pour Mehdi Kessaci : mémoire, colère et espoir

Marseille marche pour Mehdi Kessaci : mémoire, colère et espoir

Date :

Dans la même catégorie

Assassinat de Mehdi Kessaci : la DZ Mafia frappe depuis la prison

Une rue du 4ᵉ arrondissement est le théâtre d’un...

Tebboune à Constantine : entre b’khour, zorna et figure du “petit père du peuple”

La visite d’Abdelmadjid Tebboune à Constantine, ce jeudi 20...

Monia Ben Jemia alerte sur l’étau autoritaire en Tunisie

Monia Ben Jemia, figure emblématique de la scène militante...

Tunisie : «Excédés », les jeunes médecins descendent dans la rue

Le mercredi 19 novembre 2025, les jeunes médecins tunisiens...

France : les députés rejettent le budget de l’Etat

Après 125 heures de débats parfois houleux, 404 députés...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

Samedi 22 novembre, Marseille a marché pour Mehdi Kessaci. Dix jours après son assassinat en plein jour, au cœur de la ville, des milliers de personnes se sont rassemblées pour dire non à la violence et au narcotrafic qui gangrènent les quartiers. Plus qu’un hommage, cette marche blanche était un cri collectif, un message puissant contre la peur et l’injustice.

Près de 7 000 participants ont parcouru le trajet depuis les métros Saint-Just jusqu’au rond-point Claudie Darcy, là où Mehdi a été tué. La foule avançait silencieuse, certains portant des bougies, d’autres des œillets ou des t-shirts blancs, signe de solidarité et de recueillement. Chacun avançait avec la même douleur, la même détermination.

Amine Kessaci, frère de Mehdi et militant écologiste engagé contre le narcotrafic, avait préparé un message préenregistré. Sa voix, mêlée de tristesse et de colère, a traversé la marche : « Retenez son nom, mille fois répétez son nom, qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Pour nos quartiers, pour nos familles, levons-nous. Debout ! Debout ! Debout ! » Ses paroles résonnaient dans chaque coin de la ville, rappelant que cette marche n’était pas seulement un hommage, mais un appel à la justice et à la vigilance.

Sa mère, Ouassila, a également pris la parole. Avec des larmes dans les yeux mais une force indéniable, elle a lancé un message direct aux narcotrafiquants : « Que direz-vous à vos enfants et à vos mères ? Sont-elles fières de vous comme je suis fière de mes enfants, de mon fils ? » Des mots simples, mais puissants, qui ont touché chacun des marcheurs. Elle a dénoncé l’inaction face aux violences qui frappent les innocents : « Trop d’innocents tombent ou sont tombés. Trop de familles pleurent en silence. »

La marche blanche a rassemblé des habitants de tous âges et de tous quartiers. Certains étaient venus avec leurs enfants pour montrer l’importance de résister à la peur et de se tenir debout face à la violence. Juliette, 52 ans, formatrice, dénonce l’abandon des quartiers populaires : « À force d’avoir laissé nos quartiers aux mains de la violence, voilà ce qui arrive. » Fabienne Vie, orthophoniste venue pour la première fois, insiste : « Il y a vraiment deux mondes qui se côtoient à Marseille. Il faut sortir de cette inconscience. »

De nombreux responsables politiques étaient présents, de la gauche à l’extrême droite, pour témoigner leur soutien à la famille et à la cause. Benoît Payan, maire de Marseille, a rappelé que Mehdi avait été tué pour faire peur : « Face à cette mafia, ces gens qui tuent de sang-froid, nous devons nous dresser. Mehdi a été tué pour intimider sa famille. Mais nous ne céderons pas à la peur. »

La marche blanche a mis en lumière la gravité du narcotrafic et de ses conséquences. Sophie, venue de Champigny-sur-Marne, l’explique : « Le narcotrafic gangrène la société. Ce n’est pas qu’un problème de Marseille, il faut que les pouvoirs publics réagissent. » Des voix comme celle d’Amine Kessaci rappellent que la lutte contre la violence ne peut se réduire à la répression : elle doit inclure la prévention, l’éducation et la justice sociale.

Le parcours s’est terminé par un recueillement silencieux au lieu où Mehdi a été assassiné. Des fleurs et des bougies ont été déposées, et les slogans de la famille résonnaient : « Pour nos vies, levons-nous. Plus d’égalité, moins de criminalité. » Ce moment symbolique a transformé la douleur en énergie collective, rappelant à tous que la mémoire de Mehdi ne s’effacera pas.

Marseille a répondu à l’appel. Dans la tristesse, la ville a trouvé sa voix et sa dignité. Mehdi Kessaci n’est plus seulement un nom : il est devenu le symbole d’une communauté debout, déterminée à lutter contre la violence, à protéger ses quartiers et à réclamer justice. La marche blanche n’était pas seulement un hommage au jeune Mahdi assassiné par des narco-trafiquants : c’était un acte de résistance, une promesse que la vie et la justice l’emporteront sur la peur et l’oubli.

Mourad Benyahia 

Dans la même catégorie

Assassinat de Mehdi Kessaci : la DZ Mafia frappe depuis la prison

Une rue du 4ᵉ arrondissement est le théâtre d’un...

Tebboune à Constantine : entre b’khour, zorna et figure du “petit père du peuple”

La visite d’Abdelmadjid Tebboune à Constantine, ce jeudi 20...

Monia Ben Jemia alerte sur l’étau autoritaire en Tunisie

Monia Ben Jemia, figure emblématique de la scène militante...

Tunisie : «Excédés », les jeunes médecins descendent dans la rue

Le mercredi 19 novembre 2025, les jeunes médecins tunisiens...

France : les députés rejettent le budget de l’Etat

Après 125 heures de débats parfois houleux, 404 députés...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici