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samedi 20 septembre 2025
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Marseille : Payan face à Vassal, entre retenue et offensive

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À six mois des élections municipales, Marseille se prépare à une campagne électorale particulièrement tendue. Benoît Payan, maire sortant, adopte pour l’instant une posture prudente, mais claire sur ses intentions. Dans une récente déclaration à La Provence, il a affirmé : « Moi, je suis au travail et je resterai au travail ».

Pour Benoît Payan, l’essentiel est de consacrer les six prochains mois aux dossiers concrets de la ville – logement, écoles, végétalisation, propreté – plutôt qu’aux invectives politiques. Cette approche traduit une volonté de mettre en avant l’action municipale plutôt que la communication ou la polémique, tout en posant les bases d’une stratégie politique réfléchie pour la campagne à venir.

Cette prudence contraste avec la posture offensive de Martine Vassal, présidente de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence et candidate aux municipales 2026. Vassal n’hésite pas à critiquer le maire de manière frontale. Elle l’accuse d’avoir « massacré » la ville et de diriger une majorité « islamo-gauchiste », allant jusqu’à demander qu’il « s’excuse face aux Marseillais ». Face à ces attaques, Payan choisit de ne pas répondre par la confrontation directe. Il dénonce ce qu’il qualifie de fracturation de la ville et de boulimie permanente de pouvoir. Selon lui, Vassal cumule les fonctions de présidente de la Métropole, du Département et candidate à la mairie, illustrant une logique politique centrée sur l’accumulation de postes plutôt que sur le service public.

Pour autant, Payan ne laisse planer aucun doute sur ses ambitions et la portée de la bataille électorale : « Si on gagne, Martine Vassal ne sera plus présidente de la Métropole ». Cette déclaration traduit une stratégie double : prudence et travail concret sur le terrain, mais message clair et fort sur l’avenir institutionnel de la ville. En mettant en avant ce scénario, Payan indique que la victoire du Printemps marseillais ne serait pas seulement symbolique, mais aussi concrètement transformative pour Marseille et sa Métropole.

Cette approche stratégique permet à Payan de se présenter comme un maire sérieux et responsable, concentré sur les résultats tangibles plutôt que sur les effets de manche. Mais elle comporte aussi un risque : laisser son adversaire occuper le terrain médiatique sans contrepoids immédiat peut influencer l’opinion publique avant que le bilan de Payan ne soit pleinement valorisé. Dans une ville où la visibilité est cruciale, le silence ou la retenue stratégique peut parfois être interprété comme un manque de combativité.

La campagne à venir illustre la tension classique entre action municipale et communication politique. Payan mise sur les résultats concrets et les préoccupations quotidiennes des habitants, tout en préparant le terrain pour une campagne qui « viendra en son temps ». Cette posture pragmatique peut séduire les électeurs attachés à l’efficacité, mais elle exige également de démontrer rapidement l’impact de son action pour ne pas laisser Vassal imposer le récit de la campagne.

Au-delà des stratégies personnelles, cette bataille électorale reflète des enjeux plus larges : la fragmentation politique de Marseille, le poids des institutions locales et la question du cumul des mandats. Le contraste entre la prudence de Payan et l’offensive médiatique de Vassal cristallise déjà le débat. Il ne s’agit pas seulement de personnes, mais de visions différentes de la politique municipale : service concret et responsabilité d’un côté, puissance médiatique et accumulation de fonctions de l’autre.

Marseille, ville complexe et souvent fracturée, observe ses acteurs politiques jouer leur partition. Benoît Payan reste concentré sur ses dossiers municipaux, mais ses récentes déclarations montrent qu’il entend peser dans le jeu électoral, avec un message clair : travailler d’abord, changer ensuite. Entre retenue stratégique et message politique ferme, le maire prépare le terrain pour une campagne qui pourrait bien s’annoncer décisive pour l’avenir de Marseille et de sa Métropole.

Mourad Benyahia

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