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Marseille : un assassinat qui vise une famille engagée, le parquet explore la piste d’un message criminel

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Le meurtre du jeune frère d’Amine Kessaci, survenu jeudi 13 novembre à Marseille, bouleverse une ville déjà éprouvée par l’escalade des violences liées aux trafics. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée, tout en reconnaissant que l’hypothèse d’un “message adressé” n’est pas écartée.

Derrière cette formule, une réalité brutale : l’idée que des réseaux criminels puissent viser, non plus seulement des rivaux ou des intermédiaires, mais des proches de figures publiques engagées contre leur emprise.

Mehdi Kessaci, âgé d’une vingtaine d’années, venait de sortir de sa voiture dans le 4ᵉ arrondissement lorsque les tireurs ont fait feu. Il n’avait aucun antécédent judiciaire. Ses proches rappellent son ambition de rejoindre les forces de l’ordre : il devait repasser le concours de gardien de la paix dans les prochaines semaines. Son parcours, loin des circuits de la délinquance, renforce l’idée d’un ciblage délibéré sans lien avec un éventuel contentieux personnel.

Selon le procureur Nicolas Bessone, plusieurs éléments orientent les enquêteurs vers un homicide planifié, exécuté par un commando organisé. La nature des tirs, la rapidité de l’action et la fuite des assaillants sans laisser de trace identifiable évoquent les méthodes habituelles des règlements de comptes liés au narcotrafic. Mais dans ce dossier, l’élément le plus troublant reste le profil de la victime : un jeune homme sans implication criminelle et issu d’une famille militante.

Depuis plusieurs mois, Amine Kessaci, fondateur de l’association Conscience et voix forte contre les réseaux de stupéfiants, faisait l’objet de menaces explicites. Très exposé médiatiquement, il était devenu une figure qui dérange. Ses prises de position contre les trafiquants, ses interventions dans les quartiers touchés, son engagement pour offrir des alternatives aux jeunes ont fait de lui un symbole de résistance citoyenne. Face au risque grandissant, le ministère de l’Intérieur lui avait accordé une protection policière permanente, mesure exceptionnelle pour un acteur associatif.

L’assassinat de Mehdi, son jeune frère, survient donc dans un climat de tension croissante. Pour de nombreux observateurs, il marque une nouvelle étape dans la stratégie des groupes criminels : s’attaquer à l’entourage de figures publiques pour intimider, faire taire, ou rappeler leur capacité à frapper où ils veulent et quand ils veulent. Cette logique de terreur, déjà observée dans d’autres contextes, plonge Marseille dans une inquiétude profonde, car elle touche au cœur même du lien social.

Dans les quartiers nord comme dans le centre-ville, la nouvelle a provoqué stupeur et colère. Les habitants dénoncent une ville prise en otage par des réseaux qui défient ouvertement l’État. Beaucoup y voient l’échec des politiques sécuritaires successives, incapables d’enrayer l’économie de la drogue et les violences qui en découlent. Les acteurs associatifs, eux, s’inquiètent pour celles et ceux qui, comme Amine Kessaci, se battent pour offrir des issues à la jeunesse. Le risque d’un découragement généralisé est réel.

Malgré la douleur, Amine Kessaci a rappelé sa détermination : « On ne se taira pas. » Le parquet, lui, s’en remet désormais à la police judiciaire pour identifier les auteurs et éclaircir les motivations exactes du meurtre. L’enquête devra dire si ce drame est un avertissement ou un acte isolé. Pour Marseille, il s’agit surtout d’un signal d’alarme supplémentaire, dans une ville où la frontière entre crime organisé et vie quotidienne se fait chaque jour plus fragile.

Mourad Benyahia 

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