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mardi 14 octobre 2025
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Marwan Barghouti : Israël refuse de libérer le « Mandela palestinien»

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Marwan Barghouti est l’une des figures les plus emblématiques de la politique palestinienne contemporaine. Souvent surnommé le « Nelson Mandela palestinien », il incarne à la fois la résistance palestinienne et l’espoir d’un leadership capable d’unifier les différentes factions politiques de la région.

Né le 2 juin 1959 à Kober, près de Ramallah, Barghouti s’engage très tôt dans le militantisme politique. À 15 ans, il est arrêté et condamné à quatre ans de prison pour son appartenance à Fatah, alors considéré comme illégal par les autorités israéliennes. Cette première expérience carcérale marque le début d’un engagement sans concession en faveur de la cause palestinienne.

Après sa libération, il poursuit des études en histoire et en sciences politiques, puis gravit rapidement les échelons au sein de Fatah. Dans les années 1990, il devient secrétaire général de Fatah en Cisjordanie occupée, s’imposant comme une voix influente, respectée tant par les cadres politiques que par la population. Sa popularité repose sur son charisme, son intégrité et sa capacité à négocier entre des forces souvent antagonistes, notamment Fatah et Hamas, qui représentent deux visions différentes de l’avenir palestinien.

En 2002, au cœur de la Seconde Intifada, Barghouti est arrêté par l’armée israélienne. Il est accusé d’avoir organisé et dirigé plusieurs attaques ayant entraîné la mort de civils israéliens. Jugé par un tribunal israélien, il est condamné à cinq peines de réclusion à perpétuité et 40 ans supplémentaires de prison. Barghouti a toujours nié toute implication dans ces attaques et a refusé de reconnaître l’autorité du tribunal qui l’a jugé, affirmant que sa détention relevait d’une volonté politique de neutraliser l’une des figures les plus charismatiques de la résistance palestinienne.

Malgré plus de vingt ans d’incarcération, Marwan Barghouti conserve une immense popularité parmi les Palestiniens. Il est perçu par beaucoup comme un symbole de résistance et un leader capable de réunifier les factions divisées, offrant une alternative crédible à la direction actuelle de l’Autorité palestinienne. Selon des sondages récents, il obtiendrait un soutien majoritaire si des élections présidentielles étaient organisées. Son image de « Mandela palestinien » reflète ce mélange d’idéalisme et de pragmatisme politique qui lui permet de transcender les clivages et d’incarner un espoir de réconciliation nationale.

Israël, toutefois, refuse systématiquement de le libérer, même lors des négociations pour des échanges de prisonniers avec le Hamas. Le gouvernement israélien craint que sa libération ne renforce une direction palestinienne unifiée et crédible, capable de défier l’ordre établi dans les territoires occupés. Cette position illustre la complexité du conflit israélo-palestinien et l’impact symbolique que représente la détention de Barghouti sur les dynamiques régionales.

En prison, il reste actif politiquement, menant des protestations pacifiques, notamment des grèves de la faim pour améliorer les conditions des détenus palestiniens. Son nom continue de résonner dans les discussions internationales sur le processus de paix et la possibilité d’une solution à deux États. Marwan Barghouti incarne ainsi un paradoxe : prisonnier depuis plus de vingt ans, celle d’une figure centrale et incontestée du paysage politique palestinien.

Mourad Benyahia – Il Giornale d’Italia

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