14 janvier 2025
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Me Toufik Belala condamné à 6 mois de prison ferme

Le tribunal de Boufarik a condamné l’avocat, Me Toufik Belala à six mois de prison ferme, en raison de ses publications sur les réseaux sociaux.

Cette décision intervient après le procès d’il y a deux semaines, au cours duquel le parquet a requis à son encontre une peine d’emprisonnement ferme, tandis que sa défense, composée d’un grand nombre d’avocats, a exigé son acquittement et le retrait du dossier.

Me Belala a été accusé de publication de « fausses nouvelles susceptibles de nuire à la sécurité publique », sur la base de l’article 196 du code pénal, selon la défense. 

L’avocat devrait faire appel dans les délais légaux, étant donné qu’il est toujours en liberté et qu’il pourra obtenir son acquittement lors de son procès devant le Cour de Blida.

Après l’enquête préliminaire de la Gendarmerie nationale, le prévenu a été déféré devant le parquet du tribunal de Boufarik

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« L’enquête préliminaire contre le professeur Belala s’est concentrée sur ses publications sur Facebook, c’est-à-dire sur sa liberté d’opinion et ses positions juridiques politiques et constitutionnelles sur ce qui se passe dans le pays, et il a ensuite été libéré », selon l’organisation de défense des droits humains Shuaa.

Les avocats et les militants ont exprimé leur solidarité avec Me Toufik Belala, en faisant circuler une déclaration sur leurs réseaux sociaux, dans laquelle ils ont souligné que le téléphone de l’avocat est celui qu’il utilise dans son travail et contient la correspondance entre lui et les justiciables, déplorant, de ce fait, le viol de la confidentialité  des correspondance professionnelles, protégés par la loi, notamment la Constitution algérienne.

L’avocat Toufik Belala s’est investi dans la défense des détenus d’opinion et des droits de l’homme. Il est connu pour avoir défendu l’opposant politique Karim Tabbou lors des procès qui ont été intentés contre ce dernier. Il organisait des conférences de presse pour présenter les dossiers en vue desquels est poursuivi l’homme politique. Il lui arrivait de mettre en exergue les réserves exprimées par la défense concernant le traitement qui est  réservé a son client Karim Tabbou par la justice.

Il y a quelques jours, Karim Tabbou a publié un communiqué sur Facebook où il s’est dit surpris que son nom soit évoqué lors du procès de l’avocat Toufik Belala qui s’est déroulé le 31 décembre 2024, au tribunal de Boufarik.

Cette condamnation est une énième peleté jetée sur le cercueil d’une justice qui a renoncé depuis plusieurs années à son indépendance. Symptomatique de l’absence de l’Etat de droit, elle est également un très mauvais signal aux avocats défenseurs des prisonniers d’opinion. A ce titre, il y a lieu de rappeler, selon Zaki Hennache qui documente les violations des droits humains, il y a eu 37 arrestations suite au mot d’ordre #Je ne suis pas satisfait qui a ébranlé le régime. Parmi ces personnes arrêtées, 21 personnes ont été mises sous mandat de dépôt et quatre placées sous contrôle judiciaire. Résultat, il y a près de 240 détenus d’opinion dans les prisons algériennes.

La rédaction

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