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Médecine : les étudiants grévistes menacés de poursuites judiciaires par les recteurs d’universités

Etudiants en médecine en grève

Les étudiants en médecine sont en grève depuis 7 semaines

Poursuivant leur grève pour la 7e semaine consécutive de soutien à une plateforme de revendications de portée sociale et pédagogique, les étudiants en médecine ont dénoncé la décision de plusieurs recteurs d’universités de les ester en justice pour les obliger à mettre fin à leur mouvement de protestation.

Faute de trouver une véritable solution aux revendications posées, les autorités passent à la menace de poursuite judiciaire contre les étudiants grévistes. « Nous avons été surpris et confrontés aux mesures prises par certaines universités en déposant une plainte contre nous devant le tribunal administratif pour remettre en question la légitimité de notre mouvement de lutte, pour défendre nos droits légitimes et notre rejet de  la marginalisation », peut-on lire dans le communiqué publié par le Collectif des étudiants en sciences médicales.

Le collectif réfute l’argument de l’administration selon lequel toutes les demandes des étudiants sont satisfaites. « La réalité est que des réponses n’ont été que sur certains points, alors que la réponse aux autres demandes était formelle », précise le CESMA.

« Nos revendications sont claires et légitimes ; elles ont pour objectif l’amélioration des conditions de formation, la garantie de la qualité de l’enseignement médical et la protection des droits des étudiants », plaide ce collectif représentatif des étudiants.

Les étudiants en médecine en grève depuis sept semaines considèrent, de juste, la démarche des directions des universités plaignantes comme « une escalade et une tentative injustifiée de faire taire la voix des étudiants qui réclament la satisfaction de revendications raisonnables et fondées auxquelles nous n’avons malheureusement reçu aucune réponse ».

Les étudiants ont souligné que leurs revendications « ne sont pas seulement des demandes personnelles, mais plutôt un appel collectif à la justice et à l’amélioration des conditions de formation dans le secteur de la santé ». Ce qui, au demeurant, ne supportent pas le ministère et ses relais. D’où une levée de boucliers contre les grévistes depuis plusieurs semaines. Syndicats et médias ont été mis de la partie pour manipuler l’opinion et décrédébiliser les étudiants grévistes, allant jusqu’à les accuser d’être des marrionnettes du « méchant Maroc ».

Les étudiants restent malgré les insupportables pressions et menaces, déterminés à faire aboutir leurs revendications. Réitérant leur volonté à poursuivre leur lutte, les étudiants  déclarent : « Nous sommes prêts à supporter les conséquences de ce long et ardu combat afin d’améliorer notre avenir et celui du médecin algérien en général. Nous, en tant qu’étudiants en sciences médicales, pensons que le changement nécessite du courage et de la détermination, et nous ne céderons pas aux tentatives visant à faire taire notre voix. Nos revendications sont légitimes et nous interpellons plus que jamais les parties concernées à persévérer pour résoudre les problèmes soulevés ».

Cela étant dit, les grévistes affichent leur volonté « à ne ménager aucun effort pour promouvoir le dialogue et l’entente avec les autorités compétentes afin de trouver des solutions efficaces et durables ».

Sofiane Ayache

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