À Lille, Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel qui résonne comme un coup de tonnerre. Le chef de La France insoumise (LFI) veut transformer le 10 septembre en journée de blocage total pour « faire partir Emmanuel Macron lui-même ». Deux jours plus tôt, le 8 septembre, un vote de confiance devrait déjà sceller le sort du gouvernement Bayrou.
Mélenchon a salué l’« honnêteté républicaine » du Premier ministre, qui a choisi de poser la question de confiance au Parlement, un geste que « ses prédécesseurs n’avaient jamais osé ». Mais pour le tribun insoumis, ce premier acte n’est qu’une étape : l’objectif est clair, pousser jusqu’à l’Élysée. « Le 8, le gouvernement tombera. Mais le 10, nous bloquerons tout pour faire partir Macron », a-t-il martelé.
Le mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux, appelle à une grève générale et à des actions de paralysie dans les transports, l’économie et les services publics. Soutenu par des syndicats comme Sud Rail, Solidaires ou la CGT, il s’annonce comme un rendez-vous social majeur. Pour Mélenchon, cette mobilisation exprime une souffrance collective : « La colère est légitime et elle est profonde. Ce n’est pas par caprice que les gens vont tout bloquer. C’est parce que la situation est devenue invivable pour beaucoup. »
Selon un sondage Harris, près de 63 % des Français se disent favorables à cette mobilisation, signe qu’une majorité du pays partage ce sentiment d’urgence. Le spectre des Gilets jaunes plane, mais le mouvement actuel se distingue par une cible politique directe : le président Macron. Mélenchon parle déjà d’une « saison dégagiste », où institutions et rue se rejoindraient pour bousculer l’ordre établi.
Au-delà de la rhétorique, le pari est risqué : jamais dans la Ve République un président n’a été poussé à la démission par la rue. Mais la conjonction d’une crise parlementaire – avec la chute probable du gouvernement Bayrou – et d’une mobilisation sociale inédite ouvre une séquence politique imprévisible.
En France, la rentrée ne ressemble pas à une reprise ordinaire : elle a les traits d’un bras de fer entre le pouvoir et une rue chauffée à blanc, avec Mélenchon en figure de proue.
G.D.