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lundi 13 octobre 2025
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« Menace sur la statue » de Tarik Djerroud ou la quête labyrinthique de la vérité  

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Un roman labyrinthique, au long souffle, c’est du moins ce que l’on peut déduire à la fin de la dernière phrase de Menace sur la statue de Tarik Djerroud.

Thriller, le mot n’est pas de trop. Polar, on peut bien être tenté de le nommer ainsi, quoique Djerroud, de par le ciselé de ses mots, la variété de ses thèmes et la profondeur de son approche nous traîne beaucoup plus loin. Plus qu’un texte d’investigation, c’est une sorte de manifeste politique sur le devoir de vérité.

Le récit s’ouvre sur une partie d’échecs entre Jessica Bird et Thomas Dawson au Liberty Park, à quelques encablures de la statue de liberté, à New-York. Les douloureux souvenirs d’un attentat reviennent spontanément saccadés, mais avec suggestion comme pour pousser le lecteur à replonger lui-même dans le cœur de l’histoire. Tout commence le jour de Noël 1991.

Rescapé de l’attentat raté qui avait ciblé la statue de la liberté, Thomas Dawson fait de la quête de la vérité sur la famille de l’auteur de l’attentat, un certain Nazim d’origine afghane, son cheval de bataille. Pour cause, le suicide de ce poseur de bombes l’avait mis, lui-même, sur la sellette, étant présent sur le lieu du drame.

L’obsession de Thomas fut de retrouver alors Omar Al-Baktyar, le père du fameux terroriste. Ce dernier est, paraît-il, un citoyen américain bien intégré qui avait fait carrière dans le commerce, mais qui, trouvant le crime de son fils à la fois horrible et honteux, avait décidé de quitter les USA pour une destination inconnue. Le journaliste américain le poursuivait, sur un coup de tête, au Caire et c’est là qu’il avait fait par coïncidence la rencontre de Boutros, un buraliste copte. Très cultivé, auteur amateur d’un manuscrit en hommage au Soudanais Mahmoud Mohammed Taha et connaisseur averti de l’histoire de l’Égypte contemporaine, ce dernier lui avait longuement parlé de la mouvance des frères musulmans, des souffrances de la communauté copte, du délit d’opinion et du rétrécissement des espaces de la liberté sous la dictature du pays des Pharaons.

Néanmoins, quoique forte, l’amitié des deux hommes ne tardait pas à pâtir de quelques agissements malsains de l’entourage de Boutros. On espionne Thomas, et puis on l’agresse, et le comble, on fait exploser le kiosque du Copte par une bombe. Ce dernier s’est sauvé, par miracle–ce jour-là il n’y travaillait pas-, mais le corps de la Bengale qui le remplaçait, fut atrocement déchiqueté.

Qu’à cela ne tienne, la quête de Thomas se poursuivait, bon gré mal gré, mais ce dernier rencontre la même confusion au siège de l’ambassade américaine au Caire. Il ne glane, au demeurant, quelques informations qu’une fois hors de ses murs. Un agent de l’ambassade lui susurre en effet qu’Omar al Baktyar est à Beyrouth.

Pour cela, Thomas s’y est fait accompagner par Boutros, lequel compte s’envoler à Istanbul. Un coup de destin à Beyrouth et pas que… ! Thomas tombe sur le numéro d’Omar Al-Baktyar dans un annuaire. Contact pris, il découvre un homme d’une grande dignité et, de rendez-vous à un autre, il s’éprend de sa fille Noor.

Là, le roman de Djerroud prend une autre tournure pour nous raconter l’histoire d’un homme qui cherche la vérité et trouve l’amour de sa vie. S’ensuivent des noces célébrées à Beyrouth, voyage à Vienne où Noor effectue sa thèse de Doctorat, puis come-back à New-York, accident de voiture où « la dulcinée » périt, enfin attentat des tours jumelles de World Trade Center en 2001, sur lequel semble se terminer la partie d’échecs entre Jessica et Thomas en direct dans le ciel new-yorkais ! Hélas, « la folie de l’histoire », titre du livre de Simon Khauss, l’encadreur de Noor à Vienne, a, paraît-il, bien fini par l’emporter sur la fraternité et l’amour !   

Kamal Guerroua

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