Michel Onfray a un avis sur tout. Il peut passer de Friedrich Nietzsche à Macron, Tebboune et Sandrine Rousseau… Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne mâche pas ses mots. C’est par des formules ciselées au bistouri qu’il commente la visite de Macron en Algérie ainsi que les relations bilatérales entre la France et son ancienne colonie sur les plans politique et idéologique
Invité de La Matinale de la très droitière CNEWS mardi 30 août, le philosophe assène ses vérités crues : « Il y a un problème avec l’Algérie car on les laisse tenir un discours fautif », a-t-il estimé. « On sait très bien que ce pays nous déteste depuis 1962 », a-t-il justifié. reprochant le fait que l’Algérie pointe la France comme responsable de ses maux.
Dans son nouveau livre, « Puissance et décadence », Michel Onfray a écrit : « Nous allons couler parce que nous, Français, nous ne nous aimons plus, et que nous ne chérissons que ce qui nous salit, nous souille, nous corrompt, nous humilie, nous détruit ». Pour illustrer son propos, le philosophe français prend l’exemple de la position d’Emmanuel Macron vis-à-vis de l’Algérie.
« Si ça se passe mal en Algérie, c’est parce qu’il y a une mafia. Et cette mafia, on s’en va lui demander pardon, lui présenter nos excuses, on va chercher des gens pour qui écrivent l’histoire pour que le pouvoir puisse y trouver son compte », a-t-il avancé.
Michel Onfray a qualifié de « délire » les propos du président français, qui à l’occasion de sa visite la semaine dernière en Algérie, invité par le président Abdelmadjid Tebboune, a déclaré : « entre la France et l’Algérie, ce qui reste c’est une histoire de respect, et d’amitié, et j’ose, une histoire d’amour. »
« Une histoire d’amour, il ne sait pas ce que c’est. Il n’a pas aimé, ce Monsieur, pour parler d’amour entre ces deux pays où nous sommes dans la domination », a réagi Michel Onfray.
Et de souligner qu’il parle bien « d’une mafia qui gouverne », ajoutant « pauvre peuple algérien et vive le peuple algérien »
La phrase choc est sans doute celle où il résume la débâcle du pays par une majestueuse sentence « Ils ont islamisé et arabisé leur pays, et nous racontent que si ça va mal, c’est la faute de la France ! » Si ce discours fait mouche, c’est en partie seulement. Michel Onfray, dans la foulée de son attaque, ne dit mot sur les affres de la colonisation. Car on ne peut parler de la relation entre l’Algérie et la France et faire l’impasse sur ce passé douloureux. Un passé que la France se doit de regarder comme l’Allemagne l’a fait.
Kacem Madani