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mercredi 10 septembre 2025
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Migration clandestine de mineurs : quand El Djeich réduit un fait social à un complot médiatique

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Dans son dernier numéro, El Djeich, la revue officielle de l’Armée nationale populaire, a réagi à l’affaire qui a secoué l’opinion publique au début du mois de septembre : la traversée clandestine de sept enfants mineurs depuis Alger vers les côtes espagnoles.

L’hebdomadaire militaire s’est employé à relativiser l’événement, dénonçant une « exploitation malveillante » de la part de médias étrangers et accusant ceux-ci de vouloir « ternir l’image de l’Algérie » et « fragiliser ses institutions ».

La revue s’inscrit dans une logique défensive classique : le départ de ces adolescents est présenté comme un acte isolé, sans rapport avec des problématiques sociales ou économiques profondes. Pour El Djeich, toute tentative de relier cette tragédie à une crise plus large relèverait d’un « agenda hostile » visant à noircir le tableau d’un pays qui, affirme-t-elle, connaît au contraire des avancées tangibles sur les plans économique, social et politique.

Cet argumentaire, déjà éprouvé par le passé, repose sur deux ressorts récurrents. D’une part, l’invocation d’un « complot médiatique extérieur » destiné à attaquer l’Algérie, en feignant d’ignorer que le phénomène de la harga est largement relayé par les algériens sur les réseaux sociaux, et même par quelques journaux. D’autre part, la mise en avant d’un discours volontariste sur la jeunesse : subventions, dispositifs d’accompagnement, création de conseils consultatifs ou promotion d’une nouvelle élite politique. Autant d’annonces réitérées qui, dans les faits, peinent à convaincre une partie importante des jeunes Algériens, dont certains continuent de risquer leur vie en mer.

La rhétorique développée dans cet éditorial illustre les limites d’un traitement officiel qui privilégie la posture et le déni au détriment de l’analyse des causes structurelles : chômage élevé, blocages dans la mobilité sociale, déficit de perspectives, désenchantement politique. Autant de réalités qui alimentent la harga bien plus sûrement que de supposées « manipulations étrangères ».

En qualifiant cette affaire de « tempête dans un verre d’eau » et en y voyant l’expression d’un « acharnement hostile », la revue militaire reconduit un schéma rhétorique usé : glorification des réalisations économiques, exaltation de la jeunesse comme « force vive », et rappel constant de la continuité avec l’héritage des « jeunes du 1er Novembre ». Cette grille de lecture, quasi incantatoire, peine à masquer l’écart entre le discours officiel et l’expérience quotidienne d’une partie de la population, notamment les plus jeunes, dont le geste désespéré traduit, au contraire, un profond malaise.

En définitive, l’éditorial d’El Djeich ne livre pas une analyse mais un réflexe : transformer un fait social préoccupant en prétexte pour dénoncer des « ennemis extérieurs ». Une manière d’éluder les vraies questions et de renforcer, encore une fois, le sentiment de décalage entre les mots du pouvoir et la réalité vécue par les citoyens.

Samia Naït Iqbal

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2 Commentaires

  1. Encore le complot ! Encore la main de l’étranger. Qu’El Djeich le sache : les algériens ne sont pas dupes, nous ne sommes pas dupes : la main de l’étranger elle est à El Mouradia et aux Tagarins. Si nous avions une vraie armée, les gardes côtes, le chef des gardes côtes, le commandant de la base navale, le chef de la marine serait déjà en prison. On s’empresse de jeter en prison, un pauvre chauffeur de bus, un receveur. On s’empree de jeter en prison le propriétaire du bateau volé mais on ne touche pas au personnel et aux commandants de la marine. C’est normal. C’est délibéremment que depuis plusieurs mois Teboune et Chengriha ont demandé aux gardes côtes de ne plus intercepter les bateaux de migrants… Un complot pour ternir l’image de l’Algérie ? Oui mais ce complot il est orchestré par Teboune et Chengriha ! Personne depuis 63 ans n’a à ce point salit l’image de l’Algérie et des algériens. On ne peut pas compter sur ce torchon d’el djeich, organe de presse de la mafia des généraux, pour prendre la défense du pays contre ceux qui lui nuisent vraiment. Je le dis à El djeich : les seuls ennemis de la nation algérienne, les seuls ennemis du peuple algérien c’est Teboune, Chengriha et tous ces généraux qui n’ont pas le moindre sentiment pour leur pays. Tous ces généraux qui ont une haine pathologique pour les algériens.

  2. «…. dénonçant une « exploitation malveillante » de la part de médias étrangers et accusant ceux-ci de vouloir « ternir l’image de l’Algérie » et « fragiliser ses institutions ». Pas besoin de médias étrangers pour ternir l’image de l’Algérie et fragiliser ses institutions. 3amhoum et sa clique n’ont pas leur pareil dans ce domaine. En un mandat et des poussières ils n’ont pas arrêté un seul instant de faire étalage de leur pouvoir de … destruction du peu qui a été si laborieusement bâti depuis des décennies. Quant à la revue El Djeich, à l’image de l’APS, surtout depuis 2019, son crédo éditorial se résume à: le déni, toujours le déni, encore le déni! Tout un programme!

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