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Mohamed Ben Salmane sèche le sommet arabe d’Alger

Tebboune MBS

Pour « raison de santé », explique le communiqué de la présidence algérienne, Mohamed Ben Salmane, héritier du trône saoudien, sera absent au Sommet arabe d’Alger.

A une semaine de son ouverture, le 1er novembre, le sommet arabe d’Alger enregistre  déjà une première défection, et non des moindres, celle du prince héritier et Premier ministre du royaume d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane.

En juillet dernier, Mohamed Ben Salmane avait déjà annulé une première visite en Algérie sans aucune explication officielle.

La nouvelle est annoncée par la présidence algérienne via un communiqué diffusé au courant de la soirée de jeudi sur sa page Facebook officielle. « Le président de la République a reçu ce soir ( jeudi 22 octobre2022, ndlr) un appel téléphonique de son frère, son Altesse, le Prince héritier et Premier ministre du royaume d’Arabie saoudite, lui exprimant  son regret de ne pouvoir assister au Sommet arabe qui se tiendra à Alger le 1e novembre prochain », dit en substance le communiqué. Un message dans les plus pures règles diplomatiques.

La même source précise que cette absence est motivée par des raisons de santé du monarque saoudien qui « s’est plié aux prescriptions de ses médecins qui lui ont conseillé d’éviter de voyager », précise encore le communiqué  de la présidence. Ajoutant : « Le président de la République, Abdelmadjid  Tebboune a exprimé sa compréhension de cette situation ainsi que son regret quant à l’impossibilité de la présence de son Altesse royale, le Prince héritier, Mohamed  Ben Salmane et lui souhaite un rétablissement rapide et espère voir l’Arabie saoudite présente parmi nous dans toutes les circonstances ».

A travers la  diffusion de ce communiqué laconique et presque en temps réel, en utilisant le réseau social Metavert, au lieu du canal habituel de l’APS, les autorités algériennes  veulent, visiblement, couper court à d’éventuelles extrapolations ou exploitation  politicienne à laquelle ne manquera pas de donner lieu cette absence d’un acteur majeur de haut niveau au sein de la Ligue arabe. Pourtant, il y a lieu de rappeler qu’officiellement les relations entre Alger et Riyad sont excellentes. D’ailleurs l’une des premières visites de Tebboune à la présidence, a été l’Arabie saoudite.

Une absence et des interrogations

Une absence que les observateurs  avertis ne manqueront pas de scruter pour savoir si  le  monarque saoudien ne s’est pas  fait porter pâle, feindre la maladie pour exprimer  sa défiance quant à la tenue du sommet d’Alger tout en évitant de froisser les autorités algériennes.

Reste à savoir maintenant si l’Egypte du dictateur Sissi, l’autre poids lourds de cette organisation, répondra favorablement à l’invitation de Tebboune. Comme d’ailleurs celle du roi du Maroc, Mohammed VI, dont la réponse est scrutée avec les plus grands soins.

Les autorités algériennes accordent une importance particulière à ce sommet des pays arabes. Il pourrait signer le retour de l’Algérie dans les affaires de la région sud de la Méditerranée. Ce qui peut gêner aux entournures bon nombre d’autocrates et rois qui entendent, eux aussi, être les maîtres du jeu diplomatique.

S.N.I.

 

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