Un écrivain majeur d’origine sud-américaine, devenu citoyen européen, s’est éteint à l’âge de 89 ans dans son pays natal.
Couronné par le prix Nobel, il a marqué son époque par une œuvre dense, mêlant romans, pièces de théâtre, essais et nouvelles, souvent centrés sur les rapports de force et la quête de liberté individuelle.
Issu d’une famille de la classe moyenne, son enfance est marquée par l’absence de son père, une figure autoritaire et violente qui réapparaît brutalement dans sa vie. Cette confrontation avec le pouvoir paternel devient une matrice de son engagement littéraire. Envoyé dans une école militaire, il y puise l’inspiration de son premier roman, qui provoque un scandale dans les milieux officiels mais assoit sa réputation.
Exilé en Europe dans sa jeunesse, il y fréquente les cercles intellectuels et rencontre les figures montantes de la littérature latino-américaine. Une forte amitié, puis une rupture spectaculaire, marquera sa relation avec Gabriel García Márquez, un autre géant des lettres.
Politiquement, il connaît une évolution radicale. Ancien militant marxiste, il se tourne ensuite vers les idéologies libérales puis conservatrices, jusqu’à soutenir des figures controversées de l’extrême droite en Amérique latine. Ce revirement choque, d’autant plus qu’il avait autrefois dénoncé ces mêmes courants.
Sa carrière littéraire traverse les décennies, ponctuée de succès critiques et populaires. Il explore à la fois l’histoire et la condition humaine, sans hésiter à mêler réalité et fiction. Également homme de scène sur le tard, il entre à l’Académie française malgré l’absence d’œuvres en français, un fait inédit.
Il laisse une œuvre imposante, contrastée, à l’image de son parcours : une voix majeure des lettres contemporaines, aussi admirée pour sa prose que controversée pour ses engagements.
Kamel Bencheikh
Rip,
J’ai lu Temps sauvages et la maison verte que j’ai beau aimé et que je conseille. Un grand Monsieur s’en va,mais il a laissé quelques bons livres.