Ouled Boughalem est une des communes de la wilaya de Mostaganem, réputée par ses plages propres et fascinantes.

La mairie vient de passer aux enchères ses prestations pour l’été 2019 : parkings, toilettes et douches, mais aussi 100 mètres carrés pour les loueurs  de parasols connus sous le nom de «parasoleurs». Le terrain réservé à ces derniers concerne seulement une plage nommée « Marsa Cheikh » qui est isolée à cause d’un accès difficile,  ce qui garantit une absence de contrôle des autorités et des responsables.

Les « parasoleurs » ont causé ces dernières années de graves problèmes et violences aux estivants. Squattant les plages publiques, ils font régner leur loi mafieuse. Cependant, le Ministère de l’Intérieur a maintes fois souligné la gratuité des plages, l’interdiction des parkings sauvages, et a averti surtout sur la spoliation des rivages par les « parasoleurs ».

La mairie d’Ouled Boughalem sait bien cet avertissement concernant les « parasoleurs », mais se bouche les oreilles. Le terrain réservé à ce commerce illégal a eu un prix initial de 120 000 DA aux enchères. La mairie ne cherche qu’à gagner de l’argent en piétinant les instructions du Ministère de l’Intérieur, sachant que les mairies s’appuient aujourd’hui sur l’autofinancement. Gagner de l’argent par tous les moyens.

En plus, pour s’enrichir davantage, la mairie a créé et élargi des parkings en dégradant l’environnement (effacer des dunes, arracher des buissons, bétonner tant de mètres du rivage…), ce qui constitue une atteinte grave à la biodiversité. Chaque parking fait gagner des millions à la mairie !

Rappel : l’année passée, les plages de Mostaganem ont fait exception à toute l’Algérie en tolérant la mafia des parkings sauvages et des « parasoleurs ». (Lire l’article ici)

En passant aux enchères une partie de la plage pour « les parasoleurs », la mairie d’Ouled Boughalem encourage un commerce illicite et mafieux, et participe ainsi à la spoliation d’un espace public.

Il faut que les autorités concernées (Ministère de l’Intérieur, wali de Mostaganem, direction du tourisme à Mostaganem) interviennent immédiatement pour arrêter cette folie et souligner  la gratuité des plages en tant qu’espaces publics dont peut jouir librement tout citoyen.

Tawfiq Belfadel

Ecrivain-chroniqueur