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Mouloud Mammeri ne supporte toujours pas la proximité avec Boumediene

Maison de la culture

Pour les raisons qu’on peut tous imaginer, les autorités de notre pays tentent toujours de nous faire croire que la Maison de culture Mouloud Mammeri se trouve sur la rue Chikhi ou de Rabia Amar de la ville de Tizi-Ouzou.

La réalité est bien tout autre sachant que la véritable adresse de cet établissement public, à caractère culturel, qui porte le nom de notre illustre écrivain Mulud At Mɛammer est plutôt sur le boulevard qui porte tristement le nom de Houari Boumediene, ce sujet autocratique dont l’auteur de La colline oubliée n’aurait jamais supporté une telle proximité géographique.

Au lendemain l’indépendance, effacer le nom du général Bugeaud allait de soi. Ainsi, cette rue de cette grande ville de Kabylie a bien porté le nom de la « Révolution » avant d’assister impuissants au triste revirement survenue en 1978, année du décès du chef de file de l’armée de l’extérieur.

Depuis la ville de Tizi-Ouzou (le col des genêts) demeure contrainte de voir figurer cet indésirable nom de Boumediene sur l’une de ses plaques de rue.

Encore à ce jour, les nombreux courriers de protestation des riverains, qui ne manquent toujours pas de proposer les noms de nos valeureux guerriers de l’indépendance pour honorablement porter le nom de leur rue, restent vains.

Bien vrai alors qu’on a, dans cette capitale de la Haute Kabylie, bien fait de taire le nom du putschiste Boumediene (Mohamed Boukherouba) qui a hostilement tourné le dos à l’identité amazighe, mais ne pouvait-on pas faire encore mieux ? A savoir rebaptiser ce boulevard au nom du légendaire roi des numides que fût Jugurtha ? Ainsi dormira dans un sommeil du juste l’immense Mouloud Mammeri.

Ce jour arrivera sans doute quand ce pays reconnaîtra enfin les siens.

Yazid Sadat

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