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Nationalité marocaine : le tamazight bientôt exigé ?

 

Les Amazighs marocains ont longtemps lutté pour arracher la reconnaissance de leur identité. En Algérie, le démantèlement des acquis identitaire est en marche.

Décidément, quel que soit le domaine où l’on ose une comparaison entre le Maroc et l’Algérie, on est amené à constater une avance sensible de nos voisins de l’ouest ! Sauf, bien évidemment, dans le domaine de la tartufferie mystique où l’on peut se targuer de quelques années-lumière d’avance.

L’avancée récente concerne l’acquisition de la nationalité marocaine (*). Nos voisins font manifestement fort.

En effet, afin de promouvoir la langue tamazight au Maroc, un groupe de députés au Parlement marocain a fait une proposition de loi pour exiger de tout demandeur de la nationalité marocaine « la maîtrise de tamazight ».

Le but d’une telle loi, selon ses initiateurs, serait la « reconnaissance de tamazight et lui accorder la place qu’elle mérite au Maroc en tant que deuxième langue officielle du pays, au côté de l’arabe ».

Après des décennies de lutte de ses militants, le tamazight a été reconnu en 2011 comme langue officielle au Maroc, aux côtés de l’arabe. Mais le Maroc peine encore à accorder une place à cette langue maternelle d’une frange importante de sa population. C’est d’ailleurs le même constat en Algérie, où l’officialisation de la langue du terroir n’est pas suivie par des actes de la part de l’État pour sa promotion au niveau national

Le groupe de députés du parti l’Istiqlal justifie sa proposition par sa volonté d’« accorder à tamazight, la deuxième langue officielle au Maroc, la place qu’elle mérite, conformément à la constitution du 1er juillet 2011 ». L’amendement déposé par le groupe des députés de l’Istiqlal n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les membres de la Commission de Justice, de législation et des droits de l’Homme au Parlement.

Au Maroc, comme en Algérie, mais aussi dans les deux autres pays de l’Afrique du Nord – à savoir la Libye et la Tunisie –, de nombreuses voix s’élèvent chez les défenseurs de la langue amazighe pour que cette dernière retrouve la place qui lui sied dans la société. Cela passera par des décisions politiques, estiment les promoteurs de cette langue, à travers notamment la promulgation de lois pour sa généralisation dans l’enseignement et la mise en place des procédures de sa promotion au niveau institutionnel.

Quant à l’Algérie, elle patauge dans les méandres de la tartuferie mystique.

Kacem Madani

(*) https://observalgerie.com/2022/07/24/societe/nationalite-marocaine-tamazight-istiqlal/

 

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