Mercredi 3 avril 2019
Nedjma de Yacine soulagée mais pas libérée : c’est maintenant que ça commence !
Le peuple algérien a exprimé son total soulagement après le départ du président Bouteflika qui a signé, ce 2 avril au soir, la fin de ses 20 ans de dictature de ses propres mains. Le peuple a vaincu sa peur et a manifesté dans un pacifisme totalement dépourvu de tumultes.
C’est fait ! Devant ces marées humaines descendues à la même heure dans toutes les rues du pays, l’armée met la pression ! Résultat : le grabataire lâche le trône ! Il a remis sa démission en mains « propres » à Tayeb Belaiz en présence d’Abdelkader Bensalah. « J’ai l’honneur de vous notifier formellement ma décision de mettre fin au mandat que j’accomplis en qualité de président de la République à partir de ce jour, mardi 26 rajab 1440 correspondant au 2 avril 2019 », lit on dans sa démission transmise au Conseil constitutionnel.
Nedjma était tellement éplorée sous la pression et de Bouteflika et son clan que ses enfants ont décidé le 22 février 2019 de porter le flambeau pour allumer l’étincelle sociale dans toutes les villes. Cette fois-ci il n’y a pas que la Kabylie qui a crié « système dégage ». Tout le territoire national a haussé le ton. Les voix se sont unies enfin pour dire non au régime politique algérien. C’est la dissidence populaire à l’international, depuis six semaines. Le peuple a exigé le départ immédiat de Bouteflika, de sa caste et de tout le système.
« Yatnahaw gaâ ! » (Ils partiront tous).
Les jeunes réclament une nouvelle république, un nouveau départ pour une nouvelle Algérie. Ils se préparent en toute hâte pour continuer la contestation. Quelques minutes après la démission de Bouteflika, les rues étaient déjà noir de monde. Un énorme rassemblement a été observé devant la grande poste pour scander : « Yatnahaw gaâ ! » (Ils partiront tous ».
Cette fois-ci c’est la chute du régime qui est en cible : le départ du gouvernement Bedoui et du chef de l’état Major Gaïd Salah. Ce dernier joue le malin et garde le souffle. Il a dénoncé la corruption, les fraudes et les fuites des capitaux pour plaire au peuple. Il a même ordonné l’arrestation d’Ali Haddad.
Ce 2 avril ; le monde entier a gardé un œil attentif sur la situation en Algérie. Washington a exprimé son soutien aux jeunes Algériens. Pourtant les pancartes étaient claires : « pas d’intervention étrangère, ni Trump ni Macron c’est un problème familial !».
Mounir Outemzabt