Tajadit ne se négocie pas. La génétique ne se modifie pas. M’henni Amroun nous l’a déjà rappelé.
Dans son magazine « Le dessous des cartes » du jeudi 27 mars, la chaîne franco-allemande Arte s’est fendue d’une assertion à tout le moins dérangeante en désignant l’Algérie comme le pays le plus vaste du monde arabe.
Qui ? quand ? comment faire comprendre à tout ce beau monde de l’information qu’il est grand temps de remettre de l’ordre génétique dans ce monde en ébullition où les minorités, ou celles considérées comme telles, sont traitées comme de simples excroissances de ceux qui les ont colonisés au fil de l’histoire ?
Les personnes de ma génération se souviennent du fameux texte « Nos ancêtres, les Gaulois » inséré dans notre premier livre de lecture. La photo qui accompagnait le texte montre de farouches guerriers gaulois qui éveillaient en nous moult peurs et questionnements. Aux côtés de ce texte et de cette photo, un autre écrit « Ces femmes roulent le couscous ». Celui-là nous parlait bien. Il montrait nos mamans. Nos consciences venaient de s’éveiller pour ne plus s’endormir. Les gaulois quittent l’Algérie en 1962. C’est cette même année qu’Ahmed Ben Bella fait de nous des Arabes en martelant de Tunis « Nous sommes des Arabes, nous sommes des Arabes, nous sommes des Arabes ! » Du jour au lendemain, « nos ancêtres » les gaulois se sont mutés en mecquois. Plus de six décennies plus tard, ce grossier mensonge ne semble guère gêner grand monde dans la pyramide du pouvoir ! Bien au contraire, d’aucuns tirent une fierté perverse à s’attacher à cette lignée préférée des cieux. Ce qui faisait dire à Boualem Sansal :
« L’Algérie […] s’est jetée dans la gueule du néant grâce à quatre programmes rondement menés par son gouvernement : l’arabisation importée d’Égypte, l’islamisation importée d’Arabie, la militarisation importée d’Irak, la politique spectacle importée de Bollywood et de Disneyland… »
(Le français, parlons-en ! (Éditions du Cerf).)
Il y en a tant à dire, mais autant ne pas chercher à défoncer des portes ouvertes. Il suffit d’écouter feu M’henni Amroun pour transcender les dimensions d’une supercherie qui n’a que trop duré :
T’cekred iyi d jedi k (tu fais l’éloge de ton grand-père)
Tu fais l’éloge de tes aïeux et de ta lignée, et moi je t’écoute sans broncher
Tu me berce de la grandeur des tiens pour mieux me faire oublier les miens
Personne ne naît sans parents
Personne n’est enfanté par un buisson
Même si la confiance est mère de la traîtrise
Le soleil ne peut être dissimulé par un tamis
Avec fierté, tu exhibes ton grand père
Le mien tu le caches sous une pierre
Pourtant, moi aussi j’ai un père
Et ce père est le fils de mon grand-père
Comment oses-tu le cacher sous une pierre
Tout cela est invraisemblable et délétère
Il m’appartient maintenant de retrouver ma lignée, par d’autres dissimulée
Nous voilà plongés dans l’étonnement
À nous de chercher la solution
Chaque envahisseur fait l’éloge des siens
Jusqu’à me faire renier les miens
Des Romains aux Roumis, des Mecquois aux Gaulois, nos ancêtres ont de tous temps été malmenés par des visées colonialistes. Il est grand temps que tout cela cesse et que chacun reconnaisse la génétique de ses aïeux sans heurts ni quelconques animosités inutiles !
Kacem Madani
Version originale
Version Rabah Asma
Version Belaïd Abranis et Abdelhak Sahel
On a presque tout perdu mais on a garde l’essentiel. La question c’est jusqu’a quand.
Ah ! les souvenirs de Kacem Madani. Le fameux ‘livre Omar’. Il y avait aussi le livre d’histoire du CE1 où il était écrit « Les Berbères sont un peuple d’ignorants ». Aujourd’hui sommes-nous moins « ignorants » car « arabisés par l’islam » ou plus « ignorants » car on se réclame toujours « berbères » ? Vivement l’indépendance de la Kabylie pour se libérer de ces inepties !