Le Niger va appuyer l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour rapatrier plus de 4.000 migrants vers leurs pays d’origine d’ici le mois de juillet. L’annonce a été faite par le gouverneur de la région d’Agadez, pour éviter « un désastre humanitaire ».
Les expulsions par l’Algérie de migrants de différentes nationalités vers le nord du Niger sont fréquentes, mais un pic a été constaté par Niamey le mois dernier. Il s’agit d’« une vague de refoulement sans précédent », selon les propos du général Ibrah Boulama Issa sur la télévision publique.
Plus de 1 100 personnes en situation irrégulière ont été expulsées dans le désert par les autorités algériennes le 19 avril. Elles ont alors marché jusqu’à la frontière au Niger, pays de transit pour des milliers de migrants qui se rendent en Libye et en Algérie pour rejoindre l’Europe. C’était la première fois qu’autant de migrants étaient expulsés d’Algérie en une seule fois.
Fin avril, en visite dans le sud du pays, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est dit ouvert à la légalisation des travailleurs sans papier, une première pour un dirigeant algérien, alors même que nombre de migrants sont régulièrement et brutalement reconduits à la frontière, rapportait Le Monde.
La police de la localité d’Assamaka, à la frontière algérienne, a dénombré plus de 6.000 refoulés en avril, contre un peu plus de 7.000 pour tout le premier trimestre de l’année. Conséquence : une surpopulation des centres d’hébergement et des conditions de vie très difficiles pour les personnes refoulées.
« Le gouvernement a pris le dossier à bras le corps, nous explique Azizou Chehou, coordinateur de l’ONG Alarmphone Sahara, joint par Magali Lagrange de la rédaction Afrique. C’est la deuxième mission officielle qui se déplace pour voir de visu ce qui se passe à Assamaka… une petite bourgade avec des températures de 47 – 48° où les migrants sont sans abri, les centres de transit étant débordés… la situation est insoutenable ». Il faut qu’il y ait des discussions entre les pays concernés pour régler la situation souligne Azizou Chehou qui se félicite de l’initiative du gouverneur de la région d’Agadez.
RFI