22 novembre 2024
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Nour-Eddine Boukrouh serait-il atteint d’Alzheimer ?

DEBAT

Nour-Eddine Boukrouh serait-il atteint d’Alzheimer ?

L’article de Nour-Eddine Boukrouh publié dans Le Matin d’Algérie en date du 17 mai sous le titre « L’Algérie a-t-elle besoin d’une constitution ? » m’a bouleversé. C’est que mon humanisme me porte toujours vers une compassion naturelle envers les êtres humains qui plongent dans une maladie dégénérative irréversible.

Des personnalités politiques comme Nour-Eddine Boukrouh, j’en ai connu des dizaines lors de mon court passage en politique. Beaucoup étaient soudainement frappés d’une amnésie quant à leur passé. Mais contrairement à eux Nour-Eddine Boukrouh ne semble pas jouer un jeu pervers de retournement de veste. Il semble le plus sincère du monde et en cela il est très touchant dans sa perte de mémoire.

Avec une telle affection on a vu des malheureux déambuler dans les rues sans savoir ni leur nom ni le chemin qu’ils empruntent. Pas plus qu’ils ne reconnaissent leur épouse et leurs enfants ainsi que tout ce qui les entoure.

Quant à Nour-Eddine Boukrouh la manifestation de son trouble est assez originale. Tout d’abord, bien que le fond de l’article présume de la perte de mémoire totale, nous y reviendrons, il ne semble pas avoir oublié son nom puisqu’il l’utilise pour l’envoi de son papier à la rédaction. 

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Voilà qu’il lui prend de faire un réquisitoire violent contre le souhait du gouvernement de rédiger une constitution alors que le monde entier est confronté à une pandémie gigantesque.

Tout d’un coup, Nour-Eddine Boukrouh, habitué aux textes austères découvre les vertus de l’humour en s’en prenant avec dérision à un acte politique qu’il trouve incongru.

Il tombe à bras raccourcis sur le régime politique algérien en le fustigeant comme s’il voulait faire ressortir une hargne profonde et ancienne envers lui. Voilà un passage éblouissant de l’analyse meurtrière de l’homme politique :

« …/… Pourquoi donc s’encombrer de quelque chose dont l’utilité n’a pas été prouvée ou, pour parler juste, dont la parfaite inutilité a été démontrée à tous les coups ? Je ne préjuge pas de l’avenir, je me contente de tirer les conclusions du passé : l’Algérie n’a pas besoin de Constitution car elle n’a jamais été nécessaire à son fonctionnement. Qu’elle en ait une ou n’en ait pas du tout n’a jamais compté.

Aucune des constitutions qu’elle s’est données depuis 1963 n’a servi à quoi que ce soit. Ni à permettre au président « élu » de couler des jours heureux jusqu’à la fin de son tour, ni à donner au peuple l’illusion qu’elle le concerne, ni au pays de se développer économiquement et surtout culturellement…/… »

C’est triste de perdre la mémoire car la dérobade rajoute davantage un éclairage à l’indécence d’un parcours de vie avec un très grand démocrate, Abdelaziz Bouteflika.

Il s’était récemment illustré avec une polémique sur le ramadan. D’ailleurs une autre preuve que la maladie d’Alzheimer est bien présente est que pour la première fois de sa vie Nour-Eddine Boukrouh ne nous parle pas de son érudition de l’Islam.C’est tout à fait contraire à ses réflexes habituels.

Que vous débattiez avec Nour-Eddine Boukrouh de la façon de faire une mayonnaise ou de la culture des pommes de terre en Patagonie septentrionale du temps pré-colombien, l’homme rétorque systématiquement avec une citation de l’Islam. L’érudition dans la science religieuse est sa vie, son discours de tout moment, sa seule réflexion. Rien de tout cela dans l’article en question, comme effacé de la mémoire.

Il y a des gens frappés par un Alzheimer qui se prennent pour Napoléon, d’autres se mettent à revêtir l’habit du plus farouche opposant du régime militaire. Mieux encore, par un texte se voulant humoristique qui pour un érudit de l’Islam c’est comme si Coluche s’était mis à donner une messe à la Cathédrale.

Le brave homme, il faut ne jamais essayer de lui rappeler la vérité, il en mourrait d’un choc brutal, de honte comme de folie. Ne lui révélez jamais que cette constitution sur laquelle sa rage s’est déversée est celle qui lui avait permis d’être ministre d’un dictateur et de ses parrains généraux.

Ne lui dites surtout pas à ce malheureux qu’il fut un serviteur de celui qui fut le président « élu » (j’ai bien remarqué les guillemets à l’adjectif), et que la constitution lui a permis « de couler des jours heureux jusqu’à la fin de son tour et de donner au peuple l’illusion qu’elle le concerne, ni au pays de se développer économiquement et surtout culturellement », selon ses propres mots dans l’aricle.

Avant cette amnésie Nour-Eddine Boukrouh ne s’était jamais rendu compte de la mascarade que constituait ce document qui ne servait à rien sinon à donner bonne conscience et fausse légitimité à ceux qui ont vendu leur âme au régime militaire jusqu’à en avoir été ministre.

Franchement, je préfère qu’il revienne à l’étude de l’Islam, le pauvre homme ne subsiste qu’avec des chimères, il n’a pas l’esprit pour s’attaquer à ce qui le dépasse, soit la démocratie et le droit.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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