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Nouvelles de l’arbitraire de « la nouvelle Algérie »

Tebboune

Tebboune repart pour 5 ans encore.

A trois jours de la célébration de l’indépendance du pays, les arrestations et les condamnations d’Algériens pour leurs opinions continuent.

Manifestement, beaucoup ont vu l’indépendance mais personne n’a éprouvé la liberté. Les décennies passent et le système se reproduit.

A la débandade politique s’ajoute un violence quotidienne du régime et de ses valets. C’est le temps des soumissions et des compromissions les plus cyniques. Résultat : l’Algérie vit une crise de confiance insondable doublée d’une colère contenue.

Les temps sont maussades. La democratie n’est plus qu’un hochet qui ne trompe personne. On est face à une volonté de domination totale de la société.

Le peuple du Hirak subit une cinglante vengeance d’un pouvoir qui avait vu sa fin venir. Depuis, une chappe de terreur s’abat sur les activistes et porteurs de changement. Les prisons ressemblent aux tonneaux des Danaïdes. A peine une poignée de détenus d’opinion relâchée qu’un nouveau groupe est embastillée. La tension est permanente. Et tous les rapports alarmants d’ONG de défense des droits humains sont restés vains.

Même des politiques comme Louisa Hanoune qu’on ne peut qualifier de farouche opposante a pointé les dérives autoritaires qui ont cours dans le pays et appelé à la libération des prisonniers d’opinion. Rien n’y fit. Tebboune s’enferre dans sa certitude de maître des horloges et des destins.

Tout est dans l’adversité, la confrontation : le regime face au peuple. Le peuple face à son destin : se dafzire de l’asservissement ou disparaître dans l’avilissement. Terrible équation pour le peuple de Novembre.

Contre la raison, Tebboune et ses protecteurs demeurent sourds aux voix de la sagesse et de l’apaisement. Sûrs de vivre une séquence politique qui leur est favorable, ils continuent à punir la société algérienne pour son impertinence.

Nouvelles de l’arbitraire de la « nouvelle Algérie »

Toutes les semaines, les tribunaux meublent leurs prétoires de procès iniques d’Algériens innocents. Des prévenus coupables de croire à une autre Algérie. Juste, libre et fraternelle. Jugez-en :

Le juge d’instruction près le tribunal de Ksar Chelala dans la wilaya de Tiaret a décidé de placer Samir Bouheni sous contrôle judiciaire, selon le CNLD.

Il est poursuivi pour « exposition à la vue du public des publications de nature à nuire à l’intérêt national », selon un post du Comité national pour la libération des détenus d’opinion.

L’activiste Samir Bouheni a été arrêté dans la soirée du 30 juin dernier, informe la même source.

Autre affaire, autre arbitraire. L’activiste Sofiane Ziane a été convoqué le 2 juillet 2024 par la brigade de police de cybercriminalité près de la sûreté de Mostaganem et après l’avoir entendu, il lui a été demandé de revenir et de se présenter à nouveau dans leurs locaux pour jeudi 4 juillet 2024, rapporte le Cnld.

Au tribunal criminel de deuxième instance près la cour d’Alger, le procès en appel des anciens détenus d’Aflou est renvoyé à la prochaine session criminelle.

Les 12 détenus d’opinion d’Aflou ont été condamnés pour le délit « d’atteinte à l’unité et à la sécurité nationale ». Mohamed Zine El Dine Hamidi à 3 ans de prison ferme et à 50 000 dinars d’amende, alors que les autres, à 3 ans de prison, dont une année avec sursis, et à 50 000 dinars d’amende. Ils ont été acquittés de toutes les autres accusations, rapporte le CNLD.

L’ex-détenu d’opinion, Abdelhamid Hakmi, a écopé d’une année de prison avec sursis.

20 ans de prison ferme par contumace contre Mohamed Abdeldjabar Aissaoui et Khalil Abed Ibrahimi. Il est à signaler que ce dernier a été libéré le 27 avril 2022 pour des raisons médicales car il a perdu la raison.

Tous quitteront la prison à l’exception de Mohamed Zine El Dine Hamidi et ceux qui sont sous mandat de dépôt dans l’autre dossier, à Aflou, selon levpost publié parvle Comité national pour la libération des détenus d’opinion.

Il est à noter que le parquet près le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida a requis 10 ans de prison ferme contre tous les accusés.

Enfin, le procès en appel des familles et proches des détenus ayant reçu de l’aide et du soutien par le biais des réseaux de solidarité organisés autour du CNLD, s’est tenu le 27 juin 2024, devant la chambre correctionnelle près la cour d’Alger. L’affaire est mise en délibéré pour le 4 juillet 2024.

Outre ces condamnations, faut-il ne pas signaler toutes les personnes placées sous interdiction de quitter le territoire ? Ou les 200 détenus d’opinion qu’il faudra mettre à l’actif de ce premier mandat de Tebboune. Un mandat marqué par la répression de la parole libre, la criminalisation de toute expression opposée au régime, la paralysie économique…

Sofiane Ayache

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