La Chambre pénale près la cour d’Alger a prononcé la relaxe de Saïd Djabelkhir qui a été jugé en appel, il y a six jours, pour atteinte aux préceptes de l’islam. L’universitaire, spécialiste dans la jurisprudence de la charia a été tout simplement relaxé.
L’affaire a été jugée en première instance par le tribunal Sidi M’hamed le 1er avril 2021. Le verdict a été rendu le 22 du même mois condamnant à 03 ans de prison ferme et 50 000 dinars d’amende, l’islamologue qui n’a, cependant, pas été placé en détention.
Il a été poursuivi pour de prétendus faits de dénigrement des préceptes de l’islam et des rites musulmans sur la base de l’article 144 bis 02 du code pénal, suite à une plainte déposée à son encontre par un universitaire de Sidi Bel Abbès soutenu par un groupe d’avocats.
Saïd Djabelkhir avait soutenu dans sa page Facebook que le rituel de la Kaaba était une pratique païenne qui existait avant l’islam que la consommation de l’urine de chamelle na jamais été recommandée par le prophète. Et sur ce dernier n’a jamais institué le rituel de l’allaitement des adultes ni le mariage des petites filles. Said Djabelkhir s’était défendu d’avoir blasphémé du fait que ses assertions sont basées sur la réflexion et des exégèses faites avant lui par des savants de l’islam.
« C’est la pensée libre qu’on vient de condamner. C’est le peu de lumière qui subsiste en Algérie qu’on veut éteindre. C’est la raison qu’on veut étouffer, c’est la liberté d’opinion et d’expression qu’on veut bannir », s’est alarmé Saïd Djabelkhir au micro d’une radio française suite à sa condamnation au mois d’avril 2021, dénonçant une offensive du courant salafiste qui veut régenter toute la société algérienne.
« Le verdict prononcé par le tribunal d’Alger avait suscité un large courant de solidarité en faveur de l’universitaire. Beaucoup d’inquiétude aussi du fait que la condamnation laisse la porte grande ouverte à d’autres procès pour crimes d’hérésie contre quiconque oserait soutenir ou défendre une opinion libre. D’autant plus que la notion de liberté de conscience venait d’être supprimée de la constitution algérienne.
L’autre inquiétude soulevée par un groupe d’intellectuels dans une tribune publiée sur le Figaro a trait « aux limites imposées par la religion aux libertés d’expression et de recherche académique ».
Samia Naït Iqbal