Vendredi 10 avril 2020
OPEP + : réduction de 10 millions de barils/jour dont 200 000 barils pour l’Algérie
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés ont convenu, à l’issue de la réunion extraordinaire tenue de jeudi à vendredi par visioconférence, de réduire la production de 10 millions de barils par jour (mbj) dont 200 000 barils pour l’Algérie durant les mois de mai et juin en vue de stabiliser les prix du pétrole impactés par la crise du coronavirus, a annoncé le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab.
Les pays producteurs de pétrole sont arrivés à un accord d’urgence. Il est de plusieurs tranches. Dans une déclaration à l’APS au terme des travaux de cette 9e réunion ministérielle tenue de jeudi à vendredi, M. Arkab a affirmé que les pays membres de l’Opep et non-Opep ont décidé de réduire de 10 millions (mbj) durant deux prochains mois (mai et juin) en vue de stabiliser les prix du pétrole impactés par la pandémie du coronavirus.
Les pays de l’Opep + ont décidé également d’un second accord. Celui-ci porte sur une baisse de la production pétrolière de l’ordre de 8 millions (mbj) durant les second semestre 2020, a ajouté le ministre de l’Energie.
Un troisième accord a été signé aussi par les pays de l’Opep + portant sur une réduction de la production pétrolière de l’ordre de 6 millions (mbj) et ce à partir de janvier 2021 jusqu’au mois avril 2022, a précisé encore M. Arkab.
Se félicitant de ces décisions « importantes » prises lors de cette réunion ministérielle, il a estimé que ces trois accords vont permettre d’absorber le surplus de l’offre pétrolière disponible actuellement sur le marché et d’enrayer la chute des cours du brut.
Les trois accords devront permettre, a-t-il souligné, de réduire aussi les quantités en surplus existant au niveau des stocks pétroliers mondiaux.
S’agissant du quota de baisse de la production algérienne, il sera de l’ordre de 200.000 barils par jour (bj) durant les deux mois de mai et juin, avant d’atteindre les 145.000 (bj) pendant le second semestre de l’année 2020, a expliqué le ministre de l’Energie.
« Ces réductions sont nécessaires et indispensables pour aider à la stabilité du marché pétrolier », a-t-il indiqué, faisant observer que l’Arabie Saoudite et la Russie vont réduire pour chacune d’elle une quantité de 2,5 millions de barils/j (soit au total 5 millions de barils/j).
A l’execption du Mexique pour qui la quantité de réduction de sa production n’a pas été encore fixée, tous les autres pays membres de l’Opep+ ont paraphé ces trois accords de baisse, a tenu à signaler le ministre de l’Energie.
Par ailleurs, M. Arkab a affirmé que les pays de l’Opep+ ont convenu de convaincre, lors de la conférence virtuelle des ministres de l’Energie du G20, prévue vendredi, les autres producteurs pétroliers mondiaux d’adhérer aux présents accords.
Ainsi, la Russie, l’Arabie Saoudite et le Mexique, en tant que pays membres du G20, ont été chargés, selon le ministre de l’Energie, de mener cette mission en vue de faire participer les autres producteurs mondiaux à une réduction supplémentaire de 5 millions barils par jour de manière à soutenir les efforts déployés pour la stabilisation du marché pétrolier.
Vu le contexte de crise mondiale due au coronavirus et l’arrêt total de l’économie, il est à se demander si cet accord va suffire pour faire remonter les cours ou tout au moins arrêter leur érosion ? Malin celui qui pourra donner une réponse quand on connaît les facteurs exogènes à l’Opep et endogène qui sont d’une influence certaine sur les décisions de celle-ci.