Dans un communiqué publié mercredi, l’université de Lille justifie arguant que « les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats ». La classe politique unie contre Jean-Luc Mélenchon
La conférence sur « l’actualité de la Palestine » avec l’intervention de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, candidate franco-palestinienne LFI aux élections européennes, prévue jeudi 18 avril, est finalement annulée par l’Université de Lille. Dans un communiqué, l’université estime que « les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats », en raison des tensions provoquées par cette conférence.
Dans la foulée, LFI a annoncé que la conférence aura bien lieu à Lille jeudi mais « dans un nouveau lieu ». « Nous ne nous tairons pas, poursuit le communiqué. La communication sur le nouveau lieu sera envoyée aux inscrits », ajoute le parti, ciblant « la présidence de l’université qui se montre incapable de résister aux pressions qui s’attaquent à la liberté d’expression ».
De son côté, Jean-Luc Mélenchon exprime sur X sa « tristesse de voir à Lille une université se dire victime de pressions et y céder en interdisant une conférence à quelques heures de sa tenue » et tacle aux passage les différentes voix qui ont réclamé son interdiction. « Il aura suffi que le PS Jérôme Guedj dénonce le logo de l’association étudiante et qu’une députée macroniste appelle à créer des désordres pour anéantir la liberté universitaire et ses garants se coucher sans résistance. » Le député du Nord, David Guiraud, dénonce lui « une campagne menée par des groupes provocateurs et violents », et s’insurge contre une « censure politique ».
Plusieurs partis politiques, Renaissance, le Rassemblement national et Les Républicains, s’étaient opposés à la tenue de cette conférence, notamment pour le logo apposé en bas de l’affiche : une carte d’Israël coloré en rouge sur fond vert, où il est écrit « Libre Palestine ».
L’université avance une « montée préoccupante des tensions internationales au cours des derniers jours », qui « se répercutent à l’échelle nationale et locale, tout comme à l’université ». Elle dit également « regretter la pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur ».
« Une conférence de propagande »
Une chose est claire. C’est que Jean-Luc Mélenchon a fait se liguer contre lui un arc d’opposition qui va de la gauche caviar jusqu’à l’extrême droite des Eric Zemmour et Marion Maréchal. La députée Renaissance du Nord, Violette Spillebout, avait, par exemple, demandé sur X « l’annulation de cette conférence de propagande » car, d’après elle, « ce n’est pas avec ceux qui représentent l’antisémitisme le plus violent et la volonté de destruction d’Israël que les débats progresseront vers la paix ». De son côté, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, critique le logo de l’affiche : « Nous ne pouvons tolérer, dans une université française, une telle conférence de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan qui, à travers le logo ‘Libre Palestine’, nient l’existence de l’État d’Israël ».
Avec Francetvinfo