Devant la terrible tournure prise par la guerre à Gaza et la réaction des populations de plusieurs pays dit arabe, les autorités ont convoqué huit partis politiques et des organisations de masse en vue d’organiser une marche de soutien aux Palestiniens.
C’est Chafik Mesbah, conseiller de Tebboune et ancien proche collaborateur du général Toufik, qui a été chargé de rencontrer ces partis. Selon nos sources, ce sont essentiellement des partis qui gravitent ou soutiennent franchement le régime qui ont été invités à la présidence. Le FFS, le FLN, le Rassemblement national démocratique (RND), le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Front El-Moustakbal, le Mouvement El Bina en font partie. Comme d’ailleurs l’UGTA, l’UNFA, les SMA…
Le RCD, comme le PT, le MDS ou Jil Jadid n’a pas été conviés pour l’organisation de cette marche de soutien à la cause palestinienne. Un appel a été d’ailleurs rendu public largement relayé par les organes médiatiques du pouvoir.
La situation dans les territoires occupés rappellent au régime qu’il se doit d’actionner ses satellites pour faire bonne figure, comme il l’a toujours fait. Alger qui se veut un soutien indéfectible de la cause palestinienne ne peut rester sans faire au monde une démonstration populaire. Sauf que le régime appréhende les mouvements populaires. Il sait qu’il est honni par le peuple. Mais tout le monde se souvient aussi des fameuses « marches spontanées » organisées en sous-main par les autorités en soutien au général Zeroual. Un travail de dentelles réalisé par les services du général Toufik.
Des tentatives de marches organisées par des islamistes dans certains quartiers d’Alger ont vite été étouffées par la police.
Tout porte à croire que les autorités vont reconduire les méthodes du parti unique avec la bénédiction de partis croupions. Sauf que cette fois, elles seront sévèrement surveillées et encadrées car le régime a toujours peur des réactions du peuple. Bien plus que du temps de Chadli. Tebboune et ses soutiens se méfient diablement de d’infiltration de jeunes qui pourraient détourner les slogans et du coup profiter pour les dénoncer et les ramener aux immenses manifestations de 2019. D’ailleurs de nombreux jeunes activistes ont été convoqués et certains arrêtés ces derniers jours pour anticiper tout éventuel débordement.
Cet appel à manifester téléguidé par les autorités constitue un test pour lui qui a réprimé et interdit toute manifestation depuis 2020.
A Alger, c’est silence on manifeste. Dans l’ordre voulu et avec les partis croupions et les organisations de masse qui ont fait les heureux jours du parti unique des années Boumediene et Chadli. Seule nouveauté ? Le FFS d’Aouchiche qui rejoint la curée.
L.M.