Dans une déclaration rendue publique ce mardi 1er juillet, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a exprimé sa vive inquiétude et son incompréhension suite à la confirmation en appel de la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à une peine de prison ferme par la justice algérienne. La réaction officielle française, qui se caractérise par sa tonalité directe, qualifie la décision de « à la fois incompréhensible et injustifiée ».
« La France regrette la condamnation en appel à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal, qui maintient la peine prononcée en première instance », indique le communiqué du porte-parolat. Cette déclaration particulièrement prudente s’inscrit dans un contexte où les relations entre Alger et Paris connaissent un regain de tension, alimenté notamment par des différends mémoriels, migratoires et désormais judiciaires.
De la confrontation à l’humanitaire
Si les autorités françaises n’entrent pas dans les détails du dossier judiciaire, elles insistent sur la nécessité d’un règlement humanitaire de la situation. « La France appelle les autorités algériennes à faire preuve d’un geste de clémence et à trouver une issue rapide, humanitaire et digne », peut-on encore lire, une allusion claire à l’état de santé préoccupant de l’écrivain. Le ministère rappelle que la situation de Sansal appelle à « des considérations humanitaires », et conclut en formulant le vœu que l’intéressé « puisse être libéré et soigné ». Cette prise de position est loin des déclarations comminatoires des mois précédents. Paris semble donc avoir changé de fusil d’épaule.
Cette affaire survient au lendemain de la condamnation très médiatisée du journaliste français Christophe Gleizes par une juridiction algérienne ( Tribunal de Tizi-Ouzou), ce qui alimente les soupçons d’une crispation politique, visiblement, orchestrée par Alger dans le contexte du bras de fer et des tensions diplomatiques avec Paris.
En appelant à la clémence et à une résolution humanitaire, Paris cherche visiblement à désamorcer une escalade diplomatique tout en maintenant une ligne ferme sur la défense de ses ressortissants à l’étranger. Reste à savoir si cet appel sera entendu par Alger, ou s’il contribuera au contraire à envenimer un peu plus les relations bilatérales.
Aucun commentaire officiel n’a pour l’instant été publié, du côté algérien, en réponse à la déclaration française.
La rédaction