Si beaucoup d’observateurs considèrent que le sort de la parodie présidentielle du 7 septembre est bel et bien scellé au profit du président sortant, l’enjeu reste la participation, pour le pouvoir et les deux concurrents de Tebboune qui veulent éviter que se reproduise l’expérience traumatisants du boycott massif de la présidentielle du 12 décembre 2019, des législatives et des locales qui ont suivi.
Durant toute la vingtaine de jours qu’à duré la campagne électorale qui s’est achevée le 3 septembre, médias et candidats ont exercé un matraquage en règle sur les électeurs pour les convaincre à se déplacer en masse, samedi, dans les bureaux de vote.
Autrement dit, l’abstention qui demeure une perspective plausible est vécue comme un cauchemar par tout ce beau monde qui redoute que le désintérêt manifesté par la majorité des citoyens durant la campagne électorale se mue en un large mouvement de refus de l’acte électoral. Ce qui aurait pour effet encore une fois de délégitimer le scrutin et le résultat qui sortira des urnes.
Cette issue qui est appelée de tous leurs voeux par les partisans du boycott a constitué le souci majeur des autorités qui se sont employées à réduire au silence toutes les voix dissidentes et hostiles au vote. Cependant, il faut faire confiance à l’administration qui oeuvrera avec zèle à gonfler les chiffres de la participation dès la fin de l’après-midi pour sauver ce qui peut l’être de cette parodie auquelle les Algériens ne croient guère.
Devant la terreur imposée par le pouvoir, la révolte par le silence reste la seule option des Algériens. La répression par la voie judiciaire ou policière qui a ciblé des militants politiques, à l’instar de Karim Tabbou, Fathi Ghares et dautres, ou l’interdiction d’occuper l’espace public imposé au RCD ne laissent aucun recours possible à ceux qui appellent au boycott des urnes. C’est d’ailleurs cette seule méthode forte choisie par les autorités pour faire accroire à un scrutin réussi. Car le syndrome abstentionniste des rendez-vous électoraux post-mouvement du 22 février 2019 reste marquant. On s’en souvient de ces mois où la rue algérienne avait pour une fois obligé le régime à reporter deux fois la date de la présidentielle.
Harragas : partir à l’heure des promesses électorales !
Au moment où la campagne électorale battait son plein, des Algériens, principalement des jeunes hommes, ont quitté le pays, sans passeport ni visa, sur des barques, au péril de leur vie, pour rejoindre par fournées successives les côtes espagnoles.
Boostés par des conditions météorologiques favorables, les départs ont « explosé » ces dernières 48 heures, à trois jours de l’ouverture des bureaux de vote.
Les chiffres des dernières 24 heures (de mardi à mercrdi) fournis sur sa page Facebook par Francisco José Clemente Martin, qui travaille pour l’organisation non gouvernementale, le Centre international pour l’identification des migrants disparus (CIPIMD), fournit régulièrement l’arrivée de migrants en Espagne sont éloquents, à ce sujet.
En décidant de quitter illégalement leur pays, ces jeunes des deux sexes, des adolescents et même des enfants qui embarquent à partir des différentes villes du littoral algérien infligent un désaveu flagrant aux candidats à cette mascarade présidentielle qui leur promettent monts et merveilles.
Des promesses sans lendemains qui ne séduisent pas ces « brûleurs de frontières » qui s’en vont rejoindre l’Europe en quête d’une vie meilleure.
Comme quoi personne ne croit plus aux délires de ces candidats. Vivement le 8 septembre et la fin du carnaval de déclarations lunaires.
Samia Naït Iqbal
« Vivement le 8 septembre et la fin du carnaval de déclarations lunaires ». Que vous croyez Mme Naït Iqbal! Ce sera encore 5 ans de déclarations lunaires, voire beaucoup plus si amendement de la constitution il y a. On n’est pas du tout sorti de l’auberge … espagnole qu’est devenue l’Algérie. « Brûleurs de frontières » à vos chaloupes!