Dimanche 6 septembre 2020
Pauvre pays, pauvre de nous
Les procès des malfrats du système s’expédient à la vitesse grand V mais aussi à la manière d’un fait divers, non sans avoir dévoilé un quelconque semblant d’une vérité permettant au peuple d’en connaître les dessous des intrigues ayant fait saigner l’économie d’un pays censé occuper les devants de la scène internationale eu égard à ses innombrables richesses naturelles.
Ces simulacres de procès qui se suivent et se ressemblent, même s’ils ne révèlent pas grand-chose de consistant en tout cas, ils ont la particularité de partager des points communs : trafic d’influence, corruption, abus d’autorité et dilapidation de deniers publics.
Ceux parmi les incriminés qui s’y retrouvent à être déférés devant les juridictions ne représentent en fait que la face visible d’un complot fomenté à huit clos entre la nomenklatura ayant accès aux rouages de l’État et ses nervis qui gravitent autour de la sphère politico-affairiste.
Agissant dans l’impunité la plus totale sous couvert d’un pouvoir du même acabit, la rapine s’exerçait avec aise et des années durant à la faveur d’une instabilité politique, économique et sociale anormalement provoquée dans un le seul but d’assouvir leurs instincts de prédation.
Qui a fait en sorte que ces indus occupants se retrouvent ainsi propulsés à jouer les premiers rôles sur le devant de la scène dans un État complètement délabré, à la faveur d’une gestion clientéliste, ayant parvenu à gangréner pratiquement l’ensemble des secteurs vitaux de l’activité du pays ? Comment est-ce possible ?
Sans scrupule aucun, ces indélicats personnages sans peur et sans reproche n’ont pas uniquement volé, mais ont souillé de manière incontestable et durablement écorché la mémoire collective d’un peuple trop souvent naïf pour n’avoir pas pris au sérieux leurs funestes agissements.
Mais de quel peuple s’agit-il me diriez-vous, celui obnubilé par cette forme de régression féconde qui consiste à responsabiliser le divin pour des actes relevant de l’humain, ou celui qui tente en dépit des embûches à vouloir se frayer son chemin ?
De mémoire de scientistes, les larves naissent et se développent uniquement dans un environnement propice afin de prospérer et de se multiplier sur la dépouille d’un pays qui se trouve être en proie à l’avidité d’une horde de malfaiteurs dont le souci principal est de parvenir au terme d’un deal, de livrer sur une civière, pieds devant, cette Algérie, à adjuger au moins disant dans un partenariat gagnant-gagnant.
En effet, cette éclosion à l’infini de terminators aiguise les appétits et qui mieux pouvaient en reprendre le relais pour mieux se servir, sinon ces pans entiers formant leur descendance, laquelle alléchée par l’odeur de la décomposition finale d’un pays s’invite à se livrer au pillage, tant il est vrai que les notions d’honnêteté, de probité et d’amour du pays ne lui ont été jamais été enseignées.