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Peut-on mieux taxer les plus riches de la planète ?

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La taxe Zucman, qui fait actuellement beaucoup de bruit de par le monde et plus particulièrement en France, pourrait-elle être une réponse aux demandes de l’Unesco qui veut une meilleure répartition de la richesse sur la planète ?

Cette année, le magazine Forbes recense plus de 3 000 personnes au classement mondial des milliardaires. Ceux-ci possèdent au total 16 000 milliards de dollars. Quand il a publié son premier recensement en 1987, il n’y avait que 140 noms.

En Afrique, quatre milliardaires détiendraient 57,4 milliards de dollars, soit plus que la richesse combinée de la moitié de la population du continent, environ 750 millions de personnes.

Selon les chiffres d’Oxfam, la fortune des milliardaires a augmenté de 6 500 milliards de dollars en 10 ans. Le 1 % le plus riche de la population mondiale a vu sa richesse explosée de 33 900 milliards de dollars « de quoi éradiquer la pauvreté mondiale annuelle 22 fois », affirme l’organisme qui plaide depuis plusieurs années pour une meilleure répartition des richesses.

Pour Gabriel Zucman, professeur d’économie à l’université de Californie à Berkeley et à la Paris School of Economics, la priorité serait donc de taxer les super riches, «Non seulement ce sont les personnes les plus riches du monde, mais ce sont aussi celles qui paient le moins d’impôts. »

Pour une taxe sur les grandes fortunes

Dans la lignée des travaux de Thomas Piketty, la taxe Zucman s’est imposée dans le débat public pendant le G20 en novembre 2024. Elle propose aux États de la planète de récupérer de 200 à 250 milliards de dollars par an par un impôt minimum de 2 % sur la fortune d’environ 3 000 milliardaires. Lors du sommet du G20, le Brésil, l’Allemagne, l’Espagne et l’Afrique du Sud ont signé une motion en sa faveur pour augmenter les ressources publiques et réduire les inégalités.

Bien qu’elle n’ait pas été adoptée par le G20, le communiqué final mentionnait : « Nous allons essayer de coopérer pour nous assurer que les individus les plus riches soient imposés de façon effective. » Que ce soit au Royaume-Uni, en Allemagne, en Norvège ou au Brésil, l’impôt sur les grandes fortunes fait actuellement l’objet de mobilisation.

La taxe Zucman fait aussi beaucoup de vagues en France dans une version ou le patrimoine qui dépasse 100 millions d’euros est ciblé. Celle-ci a été adoptée par l’Assemblée nationale française, mais rejetée par le Sénat.

Le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, ex-conseiller de Bill Clinton et l’économiste américaine Jayati Ghosh sont pour la taxe Zucman.

Des économistes influents tels Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard se disent aussi favorables à cette taxe, faute de mieux.

Ceux contre

Considérant l’état actuel des forces politiques sur la planète, il y a peu de chance que Donald Trump décide de taxer les milliardaires.

L’organisation patronale française, Medef, dans un document de 14 pages qui a été distribué à des chefs d’entreprise et au lobby patronal en région, donnait des arguments pour gagner la bataille contre « la taxe Zucman ». Il demandait aux Medef territoriaux de contacter les parlementaires socialistes pour « les sensibiliser sur les risques importants que de telles mesures feraient courir aux entreprises de leur territoire ».

Le document proposait que ces organismes territoriaux trouvent des témoignages de chefs d’entreprise dont l’activité serait grandement menacée par cette taxe et d’autres législations similaires. Ceux-ci devaient lister les innovations qui seraient bloquées par une politique fiscale trop défavorable.

Le milliardaire Bernard Arnault, la personne la plus riche de France, a dénoncé la taxe Zucman, qualifiant son auteur de « pseudo-universitaire d’extrême gauche ». PDG de LVMH, il affirme que cette loi est alignée sur une idéologie qui « vise la destruction de l’économie libérale » mettant même en doute la compétence universitaire de Zucman.

Le premier ministre français, Sébastien Lecornu, pour sa part, ne veut pas appuyer la taxe Zucman considérant qu’elle est dangereuse pour l’économie et l’emploi. Il propose plutôt une taxe sur les holdings qui ne toucherait pas aux biens professionnels.

Répondre positivement à l’UNESCO ?

Norma Cohen, une ancienne journaliste du Financial Times, actuellement chercheuse à la Queen Mary University of London, affirme que l’impôt sur le patrimoine a longtemps constitué la principale source de revenus de plusieurs pays. Elle date du milieu et de la fin du XXe siècle au Royaume-Uni. « Jusqu’à la Première Guerre mondiale, presque personne ne payait d’impôt sur le revenu dans le pays », affirme-t-elle.

Gabriel Zucman fait valoir que sa taxe veut instaurer un plancher et non surtaxer qui que ce soit. Des législations pourraient être mises en place pour éviter que les grandes fortunes aillent s’installer dans des paradis fiscaux.

Ce ne serait pas une première pour plusieurs pays. Afin d’éviter que les riches ne placent leur fortune à l’étranger, certains pays ont déjà adopté une taxe à la sortie. L’Allemagne, le Japon, l’Australie, la France et le Canada font partie des 14 pays de l’OCDE à taxer la différence entre le coût d’acquisition et la valeur réelle d’un bien de ceux qui quittent fiscalement le pays. Les États-Unis, eux, taxent plutôt les individus qui renoncent à leur citoyenneté américaine.

Cette menace, bien que réelle, pourrait être exagérée. Le directeur du groupe de réflexion britannique CenTax et professeur à l’université de Warwick, Arun Advani, affirme qu’« Il y a moins d’exilés fiscaux qu’on ne le pense, mais il y en a. »

L’économiste Thomas Piketty a commenté pour sa part à ce sujet que la taxe Zucman est un « minimum syndical » et qu’il faudrait un siècle pour simplement revenir au niveau de 2010 en l’appliquant.

Michel Gourd

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