Samedi 6 novembre 2021
Polémique sur les prénoms : Éric Zemmour devient la risée des Français !
Dans cette atmosphère morose aux quatre coins de la planète, intéressons-nous à cette polémique des prénoms qui fait rage et amuse nos cousins gaulois.
« Donner un prénom comme Jordan ou Kévin, dans les classes populaires françaises, est un symptôme de défrancisation et d’Américanisation », dixit Eric Zemmour. (Tiens, tiens, il n’y a pas que les prénoms Mohamed et Mouloud qui sont dans le collimateur d’EZ ! Sacrée avancée dans le discours fascisant ! À qui le tour M. Zemmour ?)
Il n’en a pas fallu plus pour exciter la toile où les internautes s’en donnent à cœur joie. Notamment Jordan Bardella du RN qui réagit en des termes qui se veulent une leçon d’Histoire à cet enragé des cavernes : « Le prénom Jordan est inspiré du fleuve Jourdain où Jésus Christ fût baptisé. Jordan apparaît en France au moyen âge avec les croisades », se défend-il.
Parmi moult réactions en voici une assez amusante :
« Je m’appelle Beverly parce que quand ma mère était enceinte de moi je lui ai mis mon premier coup de pied pendant qu’elle regardait Beverly Hills. Heureusement qu’elle ne regardait pas Derrick. »
Ou cette autre :
« Je m’appelle Margaux parce que mon père aime le pinard ». Ça aurait pu être ma fille celle-là !
Toute cette salade n’est pas sans rappeler Gargantua de Rabelais. Prénommé tel par son père Pantagruel, car au sortir du ventre de sa mère il se serait exclamé « à boire ! ». Et Pantagruel de s’exclamer : « Que grand tu as mon fils » (traduit autrement, « quel grand gosier tu as mon fils »). Une soif de bébé qui s’est transformée en Gargantua.
Mais dans cette logique de francisation, pourquoi ne cibler que les prénoms ? Et les noms alors ? N’est-ce pas Zemmour ? Ça ne colle pas, ce n’est pas très gaulois ! Tant qu’à garder une trace de tes origines prends donc le nom Ben Mouloud. Éric Ben Mouloud à l’Élysée, c’est-y pas classe Zézé ? d’ailleurs ce ne serait qu’un hommage rendu et un retour normal à la source génétique qui circule dans tes veines !
Si les choses continuent sur cette lancée, sans nul doute que la campagne électorale s’annonce fort amusante et que nous allons nous en délecter. Nous essayerons de vous en conter les péripéties, chaque fois que le ridicule et les envolées grivoises s’insèrent dans des débats qui s’annoncent d’ores et déjà Rabelaisiens.
Décidément tout part en ruines ! Autant s’en amuser !
Pour méditer sérieusement cette affaire de prénoms, je vous propose ces quelques strophes inspirés de la citation de Martin Niemöller :
Quand il s’est attaqué aux prénoms arabes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas arabe.
Quand il s’est attaqué aux prénoms juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.
Quand ils s’est attaqué à Kevin et Jordan, je n’ai pas protesté parce que je ne m’appelle ni Kevin ni Jordan.
Quand il s’attaquera à Ines et Sacha, je ne protesterai pas car je ne m’appelle ni Ines ni Sacha !
Et lorsqu’il s’attaquera à François, il n’y aura plus personne pour protester.
K.M.