Au regard de la situation illustrée par la photo ci-jointe, le présent avis concerne le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui était en délicatesse avec les normes et les bonnes pratiques quant au port du masque chirurgical. Une telle position d’un homme de l’art, mérite une halte. 

Défaut de croyance versus sur confiance

La Covid-19 est à la fois une menace  et une opportunité pour redonner à la prévention ses lettres de noblesse. En effet le commun des mortels a appris la notion de distanciation sociale, la bonne technique de lavage des mains, la protection respiratoire, l’asepsie et la décontamination. La conscientisation vise plutôt certains politiciens et professionnels de la santé publique en raison de leurs comportements inappropriés entre autres: le geste maladroit et compromettant du premier ministre à Blida lors de son invocation (auto contamination potentielle) et  l’usage ridicule du masque chirurgical par le ministre de la santé. 

Le comportement de conformité aux standards et aux procédures 

Une ordonnance médicale qui n’est pas suivit à la lettre ne garantit pas la guérison du patient. Dans la prescription médicale, il y a  le bon médicament, la posologie, la durée de médication et d’autres modalités. Tout médicament est accompagné d’une notice, ce document obligatoire pour son bon usage et pour la sécurité du preneur.

Pareillement, chaque équipement de protection individuel (ÉPI), cette barrière ultime entre le danger et l’individu, est régi par une norme voire accompagné d’une fiche signalétique comportant les prescriptions du manufacturier. Il devient clair que l’usage non-conforme aux prescriptions que ce soit d’un médicament ou d’un équipement de protection, comporte des risques et occasionne des conséquences souvent fâcheuses.
 

S’affirmer par la rigueur et éviter les singularités    

Certains professionnels de la santé publique semblent obscurcis par la Covid-19. Des non-conformités aux prescriptions ont été relevées chez ces professionnels, le ministre inclusivement, quant à l’usage des masques de protection respiratoire. À maintes reprises, le ministre de la santé en personne manque à son devoir d’exemplarité du fait qu’il enfile inadéquatement le masque chirurgical. Dans certains milieux hospitaliers, on utilise les masques sans discernement et sans ajustement ; ce qui altère le facteur de sécurité de cet équipement et le rend inefficace. Le masque chirurgical est expressément conçu pour protéger l’environnement de travail, et non le porteur du masque. Le masque chirurgical n’est pas un appareil de protection respiratoire (APR) il offre une protection à sens unique et concerne l’air rejeté par le porteur. Contrairement au masque homologué FFP2/N95/FFP3 ce dernier est dédié à l’épuration de l’air inhalé, ce qui convient et s’applique aux circonstances du moment.

Vite  un programme de protection respiratoire pour le  secteur de la santé

Plus que jamais, le personnel de la santé (secteur prioritaire) doit être protégé contre ce redoutable bio-contaminant, la Covid-19. Pour cela, la principale porte d’entrée du virus doit rester verrouillée par une barrière de protection: le masque. Il ne suffit pas de fournir des masques pour s’acquitter de l’obligation qui incombe l’employeur à l’égard  de la protection de ses employés mais il est essentiel de monter un programme de protection respiratoire proprement dit.

La conception de ce programme devrait inclure sans s’y limiter, une politique d’utilisation des masques allant jusqu’au port de la barbe; de la formation; des tests d’ajustement; le suivi et le contrôle des règles de bon usage. À vrai dire, l’objectif de ce programme est d’améliorer le sort du personnel médical et paramédical  et pour redorer le blason du masque qui a perdu de son lustre.