24 novembre 2024
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Pourquoi Issad Rebrab a décidé de saborder Liberté ?

Rebrab

Le quotidien Liberté qui devait fêter ses 30 ans d’existence en juin prochain va cesser de paraître cette semaine, selon plusieurs informations. Issad Rebrab entend le fermer définitivement.

Le collectif Liberté constitué pour sauver ce quotidien a rendu public un communiqué dans lequel il affirme que le principal actionnaire, l’homme d’affaire Issad Rebrab refuse de le rencontrer.

Que se passe-t-il à Liberté ? Les salariés de ce grand quotidien national sont décidés à se battre pour garder leur outil de travail. Ce que n’entend pas le principal actionnaire Issad Rebrab.

Pourtant l’été dernier, de nombreuses informations jamais démenties soutenaient qu’Abrous Outoudert était revenu à la tête de Liberté en tant que propriétaire du journal. Ces dernières donnaient le nouveau DG comme étant le principal actionnaire devant Issad Rebrab et Ahmed Fattani (propriétaire aussi de L’Expression). Ces deux actionnaires n’ont jamais, à notre connaissance, démenti cette information. Pas plus que le premier concerné.

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L’arrivée d’Abrous Outoudert en juillet dernier à la tête du quotidien se voulait par ailleurs comme une reprise en main du quotidien.

Cependant, aujourd’hui, on apprend qu’Issad Rebrab demeure le principal actionnaire de la SAEC Liberté, éditrice du journal. Cherchez l’erreur !

Un plan social a été lancé pour réduire la masse salariale par la nouveau directeur général. Qu’importe ! Issad Rebrab a tout de même décidé de liquider « son » journal. Des raisons économiques sont invoquées. L’argument ne passe pas aux yeux des salariés.

Le collectif des salariés de Liberté affirme que « la société éditrice dispose encore de ressources financières suffisantes pour lui permettre de continuer à exister ».

Devant le silence de l’homme d’affaires, il est pour l’heure difficile de comprendre les tenants et raisons qui ont poussé l’homme d’affaires à saborder ce puissant outil d’influence médiatique. Pourtant, tout le monde se souvient qu’Issad Rebrab ambitionnait en 2016 de racheter le groupe El Khabar pour constituer un conglomérat médiatique avant que le clan Bouteflika ne lui barre la route. C’est dire tout l’intérêt de l’homme d’affaire pour les médias…

Alors que s’est-il passé ? Ahmed Fettani qui a des parts dans le journal acceptera-t-il la disparition de Liberté ? Ou ira-t-il jusqu’à le racheter ? Rien n’est clair pour l’heure.  Une chose est sûre : Issad Rebrab pourrait désormais se concentrer à sauver son groupe Cevital, objet d’attaques sybilines de la part du clan au pouvoir.

Sorti de prison le 1er janvier 2020, après huit mois de prison, il s’est essentiellement consacré à son entreprise. La case prison a manifestement marqué l’homme d’affaires qu’on avait vu parmi les manifestants du Hirak, une initiative qui lui aura coûté très cher.

A-t-il été poussé à mettre fin à ce journal par les tenants du régime actuel qui ne souffrent aucune critique ? S’il est difficile de répondre avec certitude à cette question, il y a une réalité : la presse algérienne post-octobre 1988 vit ses années les plus sombres.

Yacine K.

Le communiqué du collectif Liberté

« Nous avons appris avec stupéfaction que l’actionnaire majoritaire de la SAEC-Liberté, société éditrice du quotidien Liberté, M. Issad Rebrab, a pris la décision de fermer le journal et qu’une assemblée générale devant l’acter est prévue pour le 6 avril prochain.

Cette décision inattendue intervient au moment où le journal a engagé un train de mesures visant le redressement de la situation économique de l’entreprise.

Dans la perspective de redéploiement du journal, un plan social a été opéré et un nouveau site électronique inauguré. Au demeurant, la société éditrice dispose encore de ressources financières suffisantes pour lui permettre de continuer à exister. Malgré un environnement contraignant, Liberté demeure une entreprise de presse viable. Le collectif n’a donc pas saisi les véritables raisons qui ont motivé la décision de fermeture du journal. Il a, en outre, sollicité une entrevue avec M. Rebrab pour lui proposer des alternatives. En vain !

Le quotidien risque donc de disparaitre des étals dans quelques jours.

Lancé en juin 1992, Liberté a, durant ses trente années d’existence, porté les valeurs de progrès, de modernité et de défense des intérêts des citoyens et du pays. Ayant fait résolument le choix de la «famille qui avance», il a payé un lourd tribut durant la sanglante décennie noire pour que la République reste debout. Il compte quatre martyrs de la liberté et de la démocratie. D’autres, parmi ses journalistes, ont eu à connaître les affres de la prison dans l’exercice de leur métier et Liberté a connu la suspension à plusieurs reprises.

En dépit de toutes ces épreuves, conjuguées à de multiples pressions, les journalistes ont poursuivi leur mission, aspirant à faire de Liberté un journal sérieux, qui porte avec courage, dans un environnement parfois hostile, les valeurs de citoyenneté.

Pour le pays et pour les forces du progrès, la survie de ce journal est essentielle. Au-delà de la disparition d’un titre emblématique et de ses conséquences sur la situation de son personnel, la disparition de Liberté signe la fin d’une certaine idée de l’Algérie.

Le collectif de Liberté  » 

4 Commentaires

  1. Les journalistes de « Liberté » s’acharne à faire un journal d’un autre temps. Outre que c’est journal francophone et que désormais elhemdoullah l’arabo-islamisation du pays est totalement achevée éclipsant complètement cette langue des mécréants que seuls quelques butindeguerristes persistants s’acharnent encore à pratiquer, , son propriétaire a compris qu’il surfe sur des sables mouvants et qu’au lieu de faire sa promotion il lui faut être discret . Pour continuer à vivre heureux il doit vivre caché.

    Après il y a l’aspect purement commercial. La presse écrite n’a plus la place qu’elle avait, le journalisme n’est plus ce qu’il était. L’information est disponible partout et n’importe qui peut s’improviser journaliste indépendant. Sans compter tous les contributeurs à la plume facile prolixe et incontinente qui sont près à écrire sur toutes les thématiques uniquement pour être publiés. Il y en aurait même qui seraient prêts à payer les cerveaux disponibles pour les lire.

    Bessah, balek atansyou, n’allez pas croire que je fais allusion au Matin-Dized nagh à ses très honorables contributeurs.

    Cette presse écrite ne peut vivre que de subventions octroyées par le Pouvoir dominant au gré de son alignement. Soit elle accepte de servir de relais aux idées dominantes, le main-stream, soit elle accepte de vivoter ou de disparaître. Il suffit de regarder ailleurs, la seule presse écrite qui résiste encore , c’est la presse des grands groupes.

    • @Hend Uqaci 04/04/2022 At 09:16,cher Hend Uquci toujours égal à toi-même et très perspicace.En effet la presse écrite tout comme les salles de cinéma d’ailleurs perdent peu à peu leur public.Seuls je crois les journaux dit électroniques survivront et le grand quotidien « Liberté » gagnerait en gardant seulement sa version web. Issâad Rebrab ce grand capitaine d’industrie sait ce qu’il fait.Cet homme empêché de travailler et même emprisonné par le régime algérien aurait pu s’il avait les coudées franches faire beaucoup pour relever l’économie de son pays.Mais les choses sont ainsi et nous continuons à creuser même quand on a atteint le fond dixit Fellag. Ainsi est peut être la destinée de l’Algérie ce pays de l’Afrique du Nord qui aurait pu être grand sans la calamité que tout le monde connait…

    • En Algerie, c’est le domaine du rien. Un journal comme Liberte se trouve confronter a du vide, ne peut pas publier la verite et ne peut profiter de la pub. Donc place au vide comme le cerveau des Algerien/nes.

  2. Dommage que le Journal LIBERTÉ, seulement trentenaire soit amputé de son piédestal journalistique qui veut défendre ces trois unités : Démocratie, Liberté et Droit !

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