24 novembre 2024
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Pourquoi la France doit revenir à une gestion plus « juste »

Calvaire des demandeurs de visas

Pourquoi la France doit revenir à une gestion plus « juste »

En Algérie, toute personne souhaitant se rendre en France sait qu’elle doit s’armer de patience et faire preuve de flegme.

Depuis le 11 octobre 2011, la France a décidé d’externaliser la gestion des demandes de visas des ressortissants algériens vers une société privée, TLScontact.

A l’époque le Premier ministre français, Monsieur François Fillon, avait demandé à son ministère des Affaires étrangères, Monsieur Alain Juppé, de mettre en place un nouveau service afin de mettre fin aux longues files d’attente devant les consulats français en Algérie. Il fallait, selon le gouvernement Fillon 3 « accueillir dignement les demandeurs et réduire les délais de traitement ».

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Ce qui devait être une idylle s’est transformé en cauchemar pour une grande majorité des Algériens désireux soit de rendre visite à un membre de leur famille, d’effectuer un séjour touristique ou bien un voyage d’affaires.

C’est ainsi que le 3 juillet 2017, l’ambassade de France a annoncé la fin de son partenariat avec TLScontact. Un nouvel appel d’offres a été lancé. Environ quarante prestataires privés se sont fait connaître mais selon les déclarations de Monsieur Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, aucune décision officielle n’a encore été prise. Le nouveau prestataire sera connu à la fin de l’année 2107.

Officiellement, si TLScontact a été écarté, il s’agissait avant tout de dysfonctionnements répétés de l’opérateur privé. Or, n’importe quel Algérien, ayant déposé une demande de visa, vous expliquera que rien n’allait plus. Entre des délais d’attente de plus en plus longs et des soupçons de corruption, il n’en fallait pas moins pour que l’ambassadeur de France à Alger réagisse et mette fin à cette polémique.

Toutefois, et pour des raisons purement contractuelles, TLScontact restera le seul prestataire compétent jusqu’au 31 janvier 2018.

Cette externalisation ne concerne pas que l’Algérie. Elle a été, au fur et à mesure, transférée à bon nombre de consulats français à l’étranger (Chine, Egypte, Liban, Maroc, Tunisie, etc.).

A l’époque, le but affiché était de réaliser des économies et de pouvoir améliorer les conditions d’accueil des étrangers désireux de se rendre en France.

Autant dire que l’objectif recherché, en Algérie, est un réel échec.

Les files d’attente devant les consulats ont certes disparu, mais elles ont réapparu devant les centres de réception de TLScontact à Alger, Annaba et Oran.

Quant aux économies réalisées du côté du Quai d’Orsay, la mission a été remplie mais le surcoût s’est fait ressentir chez le demandeur de visa. En effet, outre le coût du visa (60 € pour un visa de court séjour), il faut ajouter les frais de service (27 € environ), qui peuvent doubler si vous optez pour un service premium.

Alors, l’interview de l’ambassadeur français faite au journal numérique Tout sur l’Algérie annonçant que le nombre de visas délivrés en quatre ans est passé de 200 000 en 2012 à 410 000 en 2016. Monsieur Driencourt oublie de préciser que les chiffres avancés sont en totale contradiction avec l’analyse faite par le journal Le Monde, dans son article publié le 21 janvier 2017.

Selon le quotidien français, « ce sont les Algériens, qui enregistrent la plus grosse chute, avec 9,7 % de baisse en 2016 par rapport à 2015. En revanche, le nombre de visas délivrés à des Tunisiens a globalement augmenté de 10,9 % et ceux octroyés à des Marocains de 11 % ».

Simple oubli de Monsieur l’Ambassadeur ou alors une erreur de calcul s’est glissée dans ses notes ?

En tout état de cause, ce changement de prestataires ne changera guère la donne. Les Algériens restent le plus gros contingent de demandeurs de visas.

La seule façon de mettre un terme à ces longs délais d’examen et à ces interminables files d’attente serait d’augmenter le nombre de salariés et d’améliorer les conditions d’accueil des Algériens.

D’ici là, les Algériens ont encore le choix de déposer leur demande de visa auprès des autres consulats européens présents sur le territoire algérien.

Rappelons, qu’un visa délivré par un pays membre de l’espace Schengen permet à son détenteur de se rendre sur l’ensemble de cet espace durant toute la période de son séjour.

Auteur
Farid Messaoudi (Juriste)

 




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