Abdelmadjid Tebboune est parti aujourd’hui au Qatar, mais a brillé par son absence au très stratégique sommet Union européenne/Union africaine. Mais pourquoi a-t-il séché ce sommet ?
Le sixième sommet réunissant l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) s’est conclu vendredi 18 février en l’absence du chef de l’Etat algérien. Pourquoi donc la présidence a décidé de ne pas prendre part à un rendez-vous international aussi important ? Pourtant, il y a quelques jours, on s’enorgueillissait à Alger de l’invitation faite par Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune pour ce sommet.
Selon certaines sources, Bruxelles aurait exigé des représentants africains un visa spécial pour ce rendez-vous, nonobstant l’importance du passeport diplomatique qui fait office de passe-partout.
Lune de miel avec la France ?
Dans un entretien avec la presse, en fin de semaine, Abdelmadjid Tebboune se réjouissait du réchauffement des relations entre Alger et Paris. Pourtant, le grand démocrate Tebboune ne pipe mot sur les raisons de cette subite lune de miel.
Dans son immense science Abdelmadjid Tebboune prend les Algériens pour des étourdis. Il y a quelques mois, il éructait et promettait les foudres du ciel contre la France. Ses médias (publics et privés) se sont joyeusement lâchés contre la « France coloniale revancharde ». « On oublie qu’elle a été un jour une colonie française (…) L’Histoire ne doit pas être falsifiée », avait déclaré le très courageux Tebboune en octobre dernier. Quelques jours auparavant, pour la première fois, un président français rompait avec la bienséance diplomatique qui a régit les relations entre les deux pays, et qualifiait le régime algérien de « système politico-militaire » ? Dans un communiqué, la présidence algérienne qualifiait les propos d‘Emmanuel Macron « d’irresponsables ». Aucune excuse de la France pour cette sortie de route présidentielle. L’ambassadeur algérien se replie sur Monaco quelques semaines avant de regagner le siège de l’ambassade à Paris.
Depuis il y a eu un appel téléphonique et un échange avec l’inamovible ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian. Rien de plus. Depuis la fin de la semaine nous somme invités à croire que tout baigne entre Tebboune et Macron, un président bientôt en campagne pour la présidentielle.
Yacine K.