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Présidentielle, développement… la rencontre de Tebboune avec deux journalistes

Tebboune

Tebboune :  yerra xemsa ɣef yimi i tmetti ! 

Abdelmadjid Tebboune, président de la République, a accordé une rencontre à deux journalistes (dont le directeur d’El Moudjahid) de la presse nationale samedi soir.

A cinq mois de la présidentielle anticipée, l’entrevue a des allures d’une entrée en campagne électorale par trop prématurée. Abdelmadjid Tebboune s’est offert un plateau média pour dérouler ses idées avec quelques annonces pour le moins difficiles à croire.

Au chapitre des annonces incongrues, celle concernant sa visite officielle en France. Comment en effet, Tebboune peut-il s’avancer et dire qu’elle est d’actualité sachant qu’elle est prévue après la présidentielle ?

Tout en refusant de se déclarer candidat à cette presidentielle anticipée, Tebboune avance des projections comme s’il restera président après le 7 septembre. Comment comprendre cette sortie ?

Pour les connaisseurs du sérail algérien, il est évident que si Tebboune est adoudé par les décideurs de l’armée, comme il l’a été par Gaïd Salah en 2019, la présidentielle sera une simple formalité. Car tout l’enjeu est dans la volonté des tenants de la décision de laisser se dérouler une élection pleine et libre ou pas. Le reste n’est qu’affichage pour donner l’illusion d’un fonctionnement démocratique normal.

La question des libertés et celle des détenus d’opinion (ils sont 228 prisonniers d’opinion à croupir en détention) ont été éludées lors de cette rencontre. Au placard donc ! Le coma politique imposé aux partis d’opposition n’était pas abordé. Comment en être autrement quand on sait que Tebboune ne souffre aucune critique. Enfant naturel du parti unique et de sa culture inique, il a du mal avec la liberté et l’impertinence. La preuve ? La mise sous cloché de la presse et le verrouillage des espaces de débats.

La crise avec les Emirats arabes unis a été évoquée sans que Tebboune ne cite le nom de ce pays. Il est demeuré elliptique, parlant des EAU à la troisième personne !

Il est manifeste que les deux journalistes étaient là pour faire passer les plats au chef de l’Etat. Pas de question qui fâche, à aucun moment, Tebboune ne s’est senti acculé. Bien au contraire, les journalistes étaient presque dans la révérence.

Nous diffusons ci-dessous l’ensemble de la rencontre pour que nos lecteurs prennent connaissance de la teneur de l’ensemble des déclarations du chef de l’Etat.

A chacun de jauger la prestation du patron de la présidence.

L. M.

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