Le verdict est tombé ce lundi 2 juin au matin : Karol Nawrocki, le candidat nationaliste et conservateur, a remporté l’élection présidentielle en Pologne avec 50,89 % des suffrages, selon les résultats officiels. Ce proche des milieux identitaires et assumé pro-Trump a donc devancé Rafal Trzaskowski, maire libéral de Varsovie, qui semblait pourtant en bonne position d’après les premières estimations dimanche soir.
Ce retournement, serré jusqu’au bout, illustre la profonde fracture politique du pays. Nawrocki, soutenu par les franges les plus conservatrices de la société polonaise, a mené une campagne axée sur « l’identité nationale », la défense des « valeurs traditionnelles » et une politique étrangère alignée sur les réseaux trumpistes en Europe.
Le camp libéral, incarné par Trzaskowski, avait pourtant réussi à mobiliser massivement dans les grandes villes et auprès des jeunes, sur des thèmes comme l’État de droit, les libertés civiques et l’ancrage européen de la Pologne. Mais cela n’aura pas suffi face au poids électoral des zones rurales et des petites villes, plus sensibles aux discours sécuritaires et souverainistes.
Ce résultat ouvre une nouvelle ère politique en Pologne, avec un président dont les orientations pourraient durcir encore davantage les rapports entre Varsovie et Bruxelles, et renforcer l’axe des démocraties illibérales en Europe centrale.
Une victoire à surveiller de près, tant ses répercussions pourraient dépasser les frontières polonaises.
G.D