Le monde arabe, un monde où la magie du verbe et la réalité des faits s’opposent, se superposent, s’entremêlent. Un monde où la poésie est un pouvoir, le prince un poète, le peuple un troupeau de moutons qui suit le son de la flûte dans le silence assourdissant du sable du désert.
Un monde où se côtoient le chameau, la gazelle, la land rover, la tente bédouine et le gratte-ciel, le jet privé et le scorpion du désert. Un monde où s’étale au grand jour une richesse opulente d’une minorité et une pauvreté insolente de la majorité. Un monde où la justice est un produit de luxe, l’injustice une denrée gratuite. Un monde où la liberté du prince se nourrit de la soumission de ses sujets. Pour les orientaux « Le monde est un jardin dont la clôture est l’Etat.
L’Etat est un gouvernement dont la tête est le prince, Le prince est un berger qui est assisté par l’armée. L’armée est faîte d’auxiliaires entretenus par l’argent. L’argent est le moyen de subsistance fourni par les sujets. Les sujets sont les esclaves qu’asservit la justice. La justice est le lien par lequel se maintient l’équilibre du monde ». De la modernité, nous n’avons retenu que les apparences et de l’islam que le rituel. « L’occident vit sur des mensonges, l’orient dort sur des vérités ».
Pour les Occidentaux « Deux heures de justice d’un infidèle valent mieux qu’un an de tyrannie en terre d’islam ». Aujourd’hui, l’Occident domine le monde arabe et musulman grâce entre autres à sa haute technologie de pointe et à ses armes sophistiques de destruction des masses que les dictatures arabes et africaines s’arrachent à prix d’or au détriment du bienêtre de leurs populations affamées et meurtries. Des armes qui visent à impressionner les peuples voire à les réprimer, finissent généralement par être rouillées sans avoir servi. Le temps est une arme redoutable contre les tyrans. Les despotes finissent par succomber à l’usure du temps.
Selon Henri Kissinger, homme politique américain, prix Nobel de la paix en 1973, « le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême ».Là où il y a le feu, il n’y a pas d’eau et là où il y a de l’eau, il n’y pas de feu. L’eau et le feu ne font pas bon ménage. On ne joue pas avec le feu, on risque de se brûler.
Le président Tebboune et sa bande, mettent leurs casques de traduction et d'interprétation simultanée lors du discours du président tunisien en arabe littéraire..😂😂 pic.twitter.com/rOn8i2ZQTG
— kalima (@KarimnajiKarim) November 2, 2022
Le feu prend de toute part et l’eau se raréfie ? L’argent du pétrole s’est substitué à la providence divine Il a obtenu la soumission de la population et le soutien des puissances étrangères. Il est devenu incontournable. Il a dilué l’islamisme dans un baril de 150 dollars. Il a calme les jeunes contaminés par le printemps arabe. Il est à l’origine de toutes les fortunes acquises en dinars et en devises. Il interdit aux gens de travailler sérieusement, d’investir de façon rationnelle ou de produire des biens et services en dehors des sphères que contrôle l’Etat.
« Qui réunit l’eau et le feu, perd l’un des deux » L’argent au le pouvoir ? De quelle légitimité peuvent se prévaloir les fortunes privées en dehors de l’argent du pétrole ? Que vaut la probité d’une élite qui a bâti son pouvoir sur la corruption généralisée de la société ? Un pouvoir que l’élite s’acquiert sur un peuple au moyen de sa dégradation morale. C’est bien la décadence des mœurs qui fait le lit des régimes autoritaires en terre d’islam sous les quolibets des « gardiens du temple ».
L’oiseau rit de nous lui qui traverse les ondes sans se faire prendre, rendant visible ce qui est invisible et audible ce qui est inaudible, compréhensible ce qui est incompréhensible. Cet oiseau porte le nom de « Pegasus ». Il s’agit du logiciel espion de la dernière génération ultra sophistiqué qui fait scandale. Un mouchard que nous portons avec nous dans les endroits les plus intimes. Il est notre confident, notre bourreau, notre témoin, notre sauveur. C’est notre souffre-douleur, notre confident, notre ascendant. Le nain est plus haut que le géant, il est assis sur ses épaules, ses deux épaules. Il écrase la vérité et fait miroiter le mensonge. Il a des adeptes partout.
Tous sont subjugués par son savoir. Un savoir qui a domestiqué l’avoir. Il sait tout de « nous » et nous ne savons rien de « lui ». Nous manquons de discernement et de clairvoyance. Il voit tout et entend tout. Il domine tout.
De l’indigence intellectuelle à l’intelligence artificielle. Pegasus est le nom latin du cheval ailé dans la mythologie grecque. Il porte en lui plusieurs symboles cheval comme liberté, ailes comme vitesse, blanc comme vieillesse, noir comme jeunesse, le ciel comme toute puissance, la terre comme mère nourricière. Les paroles des hommes, un jeu d’ombre et de lumière. « C’est toujours ce qui éclaire qui demeure dans l’ombre » nous apprend E. Morin.
Dr A. Boumezrag