Jeudi 19 juillet 2018
Quand le cinquième mandat devient caduc !
Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, ont tous appelé le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à briguer un cinquième mandat, oubliant que rien n’est définitivement acquis dans notre pays, le président Liamine Zeroual pouvant en témoigner.
C’est Abdelkader Bensalah, en se mettant de la partie au nom de l’auguste institution qu’il préside, qui avait rendu l’option du cinquième mandat quasi certaine, mais c’était sans compter avec un grain de sable qui allait enrayer une machine pourtant bien huilée. Vous l’avez deviné, il s’agit bien sûr de l’affaire des 701 kg de cocaïne.
L’affaire est maintenant entre les mains de la justice, des têtes ont commencé à tomber, et tout porte à croire qu’on n’en restera pas là. Les scénarios les plus invraisemblables sont évoqués. Même le coup d’Etat, qu’on croyait révolu, fait un retour en force dans les discussions du citoyen lambda.
C’est le plan B, toutefois, qui semble être, pour le moment du moins, la solution idoine pour parer au plus pressé. Mais évoquer le plan B est une chose, le mettre en place en est une autre.
On est presque dans la même situation que ces souris qui avaient trouvé une astuce pour pouvoir voir venir le chat. «On lui met une clochette autour du cou», a suggéré judicieusement l’une d’elles. «Oui, mais qui ira la lui mettre cette clochette ?» a rétorqué une autre.
La peur est dans tous les camps. Ce qui est arrivé au désormais ex-DGSN, le Général Abdelghani Hamel, est dans tous les esprits. Du coup, tout le monde parle pour ne rien dire, à l’image du clown de la République, Djamel Ould Abbès pour ne pas le nommer.
Avril 2019 se profile déjà à l’horizon, mais rien n’a encore été décidé. Comme d’habitude sûrement, la décision sera prise en catimini, dans un cercle restreint et fermé, peut-être même dans la précipitation, au grand dam des amateurs d’une élection présidentielle ouverte.
Des lignes ont bougé après l’affaire des 701 kg de cocaïne. La rentrée sociale s’annonce chaude, très chaude, et une surprise n’est pas du tout à écarter. Pourvu que ceux qui mettent en garde contre le dépassement des lignes rouges ne dépassent pas eux-mêmes ces lignes.