Malgré les promesses du ministre de l’Intérieur, il y a 15 jours, la ville de Tiaret a passé la journée de l’Aïd El Kebir sans eau. Résultat, plusieurs manifestations se sont déroulées dès lundi pour protester contre l’incurie des responsables.
Routes coupees, pneus brûlés, colère des habitants… Qui ment et qui dit la vérité dans cette histoire d’eau ? Le ministre avait-il toutes les données pour se permettre de s’avancer comme il l’a fait pour ensuite être démenti par la réalité des faits ? Même le chef de l’Etat semble ignorer la situation. Sa promesse lui aussi de resoudre le problème avant l’aid n’a ete que du vent.
Et les décisions prises lors dun conseil des ministres du début juin n’ont eu aucun effet car les forages réalisés n’ont permis l’approvisionnement que ddune partie infime de suartiers du centre ville de Tiaret, selon nos informations.
L’impéritie du wali
La crise de l’eau pourrait coûter cher. Socialement parlant. Car les habitants de Tiaret ont cru à la promesse du ministre. Jusqu’au jour de l’Aïd, le wali les a fait lanterner, leur faisant croire qu’il allait régler le problème. En vain. Les Tiaretis ont dû fêter l’Aïd sous une chaleur de plomb et sans eau.
Mais la colère grondait dans les rues. Les habitants en avaient marre de se faire balader par des responsables « irresponsables ».
Lundi, la Route nationale n° 14 menant vers Frenda a été barrée durant 48h par des dizaines de manifestants en colère. «Le wali nous a bernés», dénonce un habitant remonté par les fausses promesses des autorités locales.
Des fusibles
«Le problème a commencé à l’automne 2023, depuis, aucune mesure sérieuse n’a été prise», ajoute un jeune enseignant qui a rejoint la protestation. Seule mesure prise par le wali Ali Bougara : le limogeage du directeur des ressources en eaux et d’un autre cadre. Seulement, selon deux sources locales, ces deux responsables ont alerté les autorités, donc le wali depuis plusieurs mois de la crise de l’eau qui allait être plus sérieuse.
«Personne n’a voulu les écouter, ils ont payé à la place du wali et de certains responsables qui semblent avoir des appuis solides en haut lieu», accuse un quinquagénaire. Faire sauter ces deux fusibles n’a pas améliorer la situation. Bien au contraire, selon deux citoyens que nous avons eu au téléphone.
«Ce wali se croit intouchable, c’est pour ça qu’il n’en fait qu’à sa tête», estime un manifestant. «C’est un clown, il croit nous tromper avec ses sorties accompagné de journalistes servils, j’en ai marre», lâche dépité notre contact.
«Depuis le ramadhan c’est la misère, on a soif», s’indigne un Tiareti. «Trouvez-vous normal qu’on soit réduits à attendre les camions de distribution d’eau ? Et on nous rabat les oreilles avec leur propagande à deux dinars, je suis écoeuré», ajoute-t-il.
Le même jour, la RN 23 menant vers Rahouia et Oran a été barrée également par des manifestants qui n’ont plus aucune goutte d’eau dans leurs robinets depuis plusieurs mois. La contagion protestataire pourrait s’étendre à plusieurs localités les prochains jours ou semaines. La situation va s’aggraver, estime un cadre de l’hydraulique, car les autorités n’ont pas pris à temps et avec sérieux le problème. «Les barrages sont au plus bas. Aflou est déjà touchée par la rareté de l’eau et les prochaines wilayas à souffrir sont Oran et Mascara».
« On ne tiendra pas tout l’été dans cette situation, ça risque de péter », s’alarme cet habitant du quartier Rahma.
L’été va être très chaud pour les habitants sans eau mais aussi pour les responsables de cette incurie qui plonge toute la région ouest dans la soif.
Sofiane Ayache