Sur Araby 21, un média qatari paraissant à Londres, Hachemi Djaaboub, l’ancien ministre islamiste (MSP) de l’Industrie sous Bouteflika, a « vomi » toute sa haine de l’écrivain Boualem Sansal. Il se vantait d’avoir mis fin aux fonctions de l’écrivain qui était alors directeur central au ministère de l’Industrie.
L’ancien ministre Hachemi Djaaboub s’est laissé aller à des déclarations outrancières sur les positions idéologiques et politiques de l’écrivain Boualem Sansal. Il lui reproche sa culture francophone et sa proximité avec la France officielle. II lui trouvera même des connexions avec Israël et le sionisme.
Hachemi Djaaboub n’a pas supporté que l’écrivain jouisse d’un statut de personnalité culturelle qui lui permettait d’avoir ses entrées dans le sérail politique algérien et auprès des chancelleries étrangères. Ce qui le rendait suspect aux yeux du ministre islamiste qui, à aucun moment, n’a pris la peine d’évoquer ses divergences idéologiques avec l’écrivain.
Jouant de duplicité, il a, en revanche, mis en avant le respect de la légalité institutionnelle pour sanctionner l’auteur de « Le Serment des Barbares », qui, lui, ne se privait pas de dire et d’écrire ce qu’il pensait de l’idéologie mortifère des frères musulmans.
L’ex-ministre d’Abdelaziz Bouteflika a déclaré que lorsqu’il a pris ses fonctions en 2002, il avait découvert que Boualem Sansal faisait partie du personnel du ministère. Il raconte que Sansal était constamment absent de son bureau et avait refusé de répondre à ses convocations répétées. Des déclarations difficiles à argumenter ni à prouver au demeurant.
Mais Djaaboub, qui dit ne pas connaître personnellement Sansal à l’époque, s’étonnait que celui-ci n’y ait pas fourni d’explication claire à ses absences répétées et à ses multiples voyages à l’étranger « à l’insu du ministère ou sans autorisation officielle, alors qu’il circulait en toute liberté et quittait le pays sous prétexte de fonctions officielles ».
Des motifs pour lesquels Boualem Sansal a été « convoqué au bureau du ministre ». Hachemi Djaaboub soutient avoir « réprimandé » l’écrivain pour ses absences continues et lui a signifié, de suite, son licenciement. Voire !
En avril 2021, Hachemi Djaâboub, tout ministre du Travail et de la Sécurité sociale de Tebboune, a qualifié la France «d’ennemi éternel et traditionnel» de l’Algérie au cours d’une séance de questions orales au Sénat. C’est tout dire que ce triste individu fait partie des snipers tapis dans le pouvoir pour s’en prendre à tout ce que représente la langue française.
En clair, voilà à quoi se résume le courage et le savoir-faire de cet islamiste plusieurs fois ministre sous Bouteflika et Tebboune.
Samia Naït Iqbal